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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Voici 3 raisons qui peuvent expliquer pourquoi Israël attaque l’Iran

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-06-13T13:53:34Z
2025-06-13T16:28:46Z
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Israël a fait grimper les tensions au Moyen-Orient en effectuant des frappes contre des sites militaires et nucléaires en Iran, dans la nuit de jeudi à vendredi.

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Pourtant, l’Iran est un pays déjà affaibli, a expliqué sur les ondes de LCN le professeur au Collègue d’État-major des Forces canadiennes de Toronto et membre de l’Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la Chaire Raoul-Dandurand, Pierre Pahlavi.

«L'Iran est à ce moment-ci à terre, c'est un régime qui est aux abois et qui cherche certainement à désescalader, à ne pas envenimer la situation», a-t-il indiqué.

Ce dernier est d’avis qu’Israël tente actuellement de dicter le tempo aux États-Unis dans la gestion du dossier iranien.

«Je crois que les Américains veulent encore compter sur la voie diplomatique alors que les Israéliens sont bien décidés à s'attaquer à ce qu'ils appellent la tête de la pieuvre iranienne», soutient M. Pahlavi.

Or, l’Iran ne représente plus autant une menace pour Israël ou les États-Unis, affirme l’expert.

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«La pieuvre iranienne est pour ainsi dire neutralisée, ses tentacules ont été coupés, Le Hamas n'existe quasiment plus pour le moment, même s'il a une capacité de régénération. Le Hezbollah a vu ses capacités militaires limitées de moitié. L'ensemble du système asymétrique iranien a été très largement démantelé, frappé», clame-t-il.

3 raisons derrière l’attaque israélienne

Néanmoins, il y a des motivations qui expliquent les frappes israéliennes; Pierre Pahlavi en identifie trois.

La première est tout simplement la situation politique au sein même de l’État israélien.

«Le gouvernement Nétanyahou est très critiqué à l'intérieur. Il a échappé à un vote de dissolution de la Knesset, de l'Assemblée législative. Donc, il est un petit peu poussé à l'action», mentionne le membre de la Chaire Raoul-Dandurand.

La deuxième raison est qu’Israël souhaite couper l’herbe sous le pied aux alliés iraniens au Moyen-Orient.

«Il y a la crainte de voir les proxys iraniens, les mandataires iraniens se régénérer, le Hezbollah, le Hamas, les Houthis aussi. Les Israéliens savent qu'ils ne peuvent le faire qu'avec l'appui des Iraniens», affirme M. Pahlavi.

Finalement, l’argument évoqué par Israël pour justifier ces attaques, c’est principalement l’accélération du programme nucléaire iranien depuis 2023.

«On craint côté israélien que les Iraniens vont être capables de se doter d'une capacité de dissuasion, voire de persuasion, de frappe nucléaire», évoque l’expert.

«Le dernier pari iranien, ça a été de se rabattre sur le programme nucléaire en accélérant, en essayant de se donner une assurance-vie. Ça prouve que le régime est assiégé, au bord du gouffre et n'a pas vraiment la capacité aujourd'hui de répliquer», précise-t-il.

Toutes ces raisons expliquent que les Israéliens ont qualifié l'opération de jeudi d'«opportunité stratégique et historique».

«Ce qui est inquiétant, c'est que les Israéliens ont indiqué que c'est seulement la première phase d'une opération qui risque de durer longtemps. Ils s'en sont déjà pris à des cibles militaires et nucléaires, ça risque d'aller plus loin et des cibles civiles aussi en éliminant notamment le commandant du corps des gardiens de la révolution islamique», souligne Pierre Pahlavi.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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