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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Voici 3 Canadiens français qui ont combattu pendant la guerre de Sécession (et dont l’histoire a retenu les noms)

Les soldats canadiens-français étaient du nombre lors de la célèbre bataille de Gettysburg. Du 1er au 3 juillet 1863, ils ont combattu sur le même sol que les confédérés et les unionistes. Cette bataille, la plus lourde de la guerre quant aux pertes humaines, est souvent considérée comme le principal tournant du conflit.
Les soldats canadiens-français étaient du nombre lors de la célèbre bataille de Gettysburg. Du 1er au 3 juillet 1863, ils ont combattu sur le même sol que les confédérés et les unionistes. Cette bataille, la plus lourde de la guerre quant aux pertes humaines, est souvent considérée comme le principal tournant du conflit. Photo tirée du Musée des Beaux-Arts du Canada
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Photo portrait de Luc Laliberté

Luc Laliberté

2023-03-25T04:00:00Z
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La guerre civile qui ravage les États-Unis entre 1861 et 1865 a eu de nombreuses retombées de notre côté de la frontière. 

Si la naissance du Canada est partiellement attribuable à la crainte d’une invasion américaine, on omet souvent de rappeler que de nombreux Canadiens français ont combattu en sol américain. 

Dans son livre Les Canadiens français et la guerre de Sécession, l’historien Jean Lamarre évalue que le nombre oscille entre 12 500 et 20 000. 

Pour quelles raisons se battaient-ils?

Dans un contexte de recrutement difficile des troupes de l’Union (le sentiment d’urgence était plus pressant au Sud qu’au Nord), on appréciait la contribution des Canadiens français ou des Franco-Américains. Tout de même : pourquoi donc ces soldats risquaient-ils leur vie dans une guerre qui ne les concernait pas directement?

Les historiens s’entendent généralement pour soutenir qu’ils s’engageaient avec enthousiasme parce que les soldes étaient intéressantes, puis par goût de l’aventure, mais aussi parce qu’une victoire rapide du Nord était envisagée. Un autre élément ne doit pas être négligé : les Canadiens français migraient déjà vers le nord-est des États-Unis depuis quelques années. Nos volontaires rejoignaient donc parfois de la famille ou des proches.

Dans son livre, Jean Lamarre souligne que ce sont eux qui désertaient en plus forte proportion lorsque la situation est devenue difficile. Quand le conflit a commencé à s’étirer et que les conditions de combat sont devenues inhumaines, le volet financier est devenu la motivation principale d’engagement. 

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On appelle «Canon Armstrong» les puissants canons rayés à chargement par la culasse d’après le nom de leur concepteur, William Armstrong. Ce Canon Armstrong, sis au Fort no 1 de Lévis, pointe en direction des États-Unis.
On appelle «Canon Armstrong» les puissants canons rayés à chargement par la culasse d’après le nom de leur concepteur, William Armstrong. Ce Canon Armstrong, sis au Fort no 1 de Lévis, pointe en direction des États-Unis. Photo tirée de WikiCommons

Des Québécois s’illustrent

Il n’est pas toujours évident de retracer la présence de Canadiens français dans les bataillons, ne serait-ce que parce que nous ne disposons que de peu de sources ou encore parce que les recruteurs et les officiers ont déformé des noms de famille pour les angliciser.

Je vous laisse ici trois courtes descriptions de soldats canadiens-français dont l’histoire a retenu les noms.

Cette gravure datant de 1890 présente le portrait du major Edmond Mallet et souligne son implication dans la fondation et la présidence de l’Institut littéraire Carroll, tout comme ses faits d’armes.
Cette gravure datant de 1890 présente le portrait du major Edmond Mallet et souligne son implication dans la fondation et la présidence de l’Institut littéraire Carroll, tout comme ses faits d’armes. Photo tirée du Washington’s Evening Star

Edmond Mallet naît à Montréal puis migre vers Oswego, dans l’État de New York. Engagé dans le conflit américain, il grimpe rapidement les échelons, jusqu’à parvenir à la fin du conflit au grade de major. Il a par la suite travaillé pour le gouvernement américain. Il a fondé l’Institut littéraire Carroll et a présidé l’alliance Saint-Jean-Baptiste.

Photo fournie par Luc Laliberté
Photo fournie par Luc Laliberté

Calixa Lavallée, à qui on doit la musique de l’hymne national canadien, a été attiré très tôt par les États-Unis. Ses efforts pendant la guerre civile lui valent le grade de lieutenant. Après des allers-retours entre le Québec et les États-Unis, il termine ses jours à Boston. D’abord enterré dans sa ville d’adoption, on rapatrie son corps au cimetière Côte-des-Neiges en 1933.

Prosper Bender était un physicien, mais surtout un homme de lettres qui, par ses contributions aux magazines américains, a aidé nos voisins du sud à mieux comprendre ces francophones qui migraient sur leur territoire.
Prosper Bender était un physicien, mais surtout un homme de lettres qui, par ses contributions aux magazines américains, a aidé nos voisins du sud à mieux comprendre ces francophones qui migraient sur leur territoire. Photo tirée de Bibliothèque et Archives nationales du Québec

► Natif de Québec, bilingue et formé en médecine, Prosper Bender combat pour les troupes de l’Union. Après le conflit, c’est dans le domaine littéraire qu’il exerce son influence. Cet ancien étudiant du Petit Séminaire a vécu à Boston pendant vingt-six ans. Malgré son affection pour les États-Unis, c’est à Québec qu’il revient terminer ses jours, démontrant la sincérité du «Jamais je ne t’oublierai» lancé en 1882.

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