Voici 3 Canadiens français qui ont combattu pendant la guerre de Sécession (et dont l’histoire a retenu les noms)


Luc Laliberté
La guerre civile qui ravage les États-Unis entre 1861 et 1865 a eu de nombreuses retombées de notre côté de la frontière.
Si la naissance du Canada est partiellement attribuable à la crainte d’une invasion américaine, on omet souvent de rappeler que de nombreux Canadiens français ont combattu en sol américain.
Dans son livre Les Canadiens français et la guerre de Sécession, l’historien Jean Lamarre évalue que le nombre oscille entre 12 500 et 20 000.
Pour quelles raisons se battaient-ils?
Dans un contexte de recrutement difficile des troupes de l’Union (le sentiment d’urgence était plus pressant au Sud qu’au Nord), on appréciait la contribution des Canadiens français ou des Franco-Américains. Tout de même : pourquoi donc ces soldats risquaient-ils leur vie dans une guerre qui ne les concernait pas directement?
Les historiens s’entendent généralement pour soutenir qu’ils s’engageaient avec enthousiasme parce que les soldes étaient intéressantes, puis par goût de l’aventure, mais aussi parce qu’une victoire rapide du Nord était envisagée. Un autre élément ne doit pas être négligé : les Canadiens français migraient déjà vers le nord-est des États-Unis depuis quelques années. Nos volontaires rejoignaient donc parfois de la famille ou des proches.
Dans son livre, Jean Lamarre souligne que ce sont eux qui désertaient en plus forte proportion lorsque la situation est devenue difficile. Quand le conflit a commencé à s’étirer et que les conditions de combat sont devenues inhumaines, le volet financier est devenu la motivation principale d’engagement.

Des Québécois s’illustrent
Il n’est pas toujours évident de retracer la présence de Canadiens français dans les bataillons, ne serait-ce que parce que nous ne disposons que de peu de sources ou encore parce que les recruteurs et les officiers ont déformé des noms de famille pour les angliciser.
Je vous laisse ici trois courtes descriptions de soldats canadiens-français dont l’histoire a retenu les noms.

► Edmond Mallet naît à Montréal puis migre vers Oswego, dans l’État de New York. Engagé dans le conflit américain, il grimpe rapidement les échelons, jusqu’à parvenir à la fin du conflit au grade de major. Il a par la suite travaillé pour le gouvernement américain. Il a fondé l’Institut littéraire Carroll et a présidé l’alliance Saint-Jean-Baptiste.

► Calixa Lavallée, à qui on doit la musique de l’hymne national canadien, a été attiré très tôt par les États-Unis. Ses efforts pendant la guerre civile lui valent le grade de lieutenant. Après des allers-retours entre le Québec et les États-Unis, il termine ses jours à Boston. D’abord enterré dans sa ville d’adoption, on rapatrie son corps au cimetière Côte-des-Neiges en 1933.

► Natif de Québec, bilingue et formé en médecine, Prosper Bender combat pour les troupes de l’Union. Après le conflit, c’est dans le domaine littéraire qu’il exerce son influence. Cet ancien étudiant du Petit Séminaire a vécu à Boston pendant vingt-six ans. Malgré son affection pour les États-Unis, c’est à Québec qu’il revient terminer ses jours, démontrant la sincérité du «Jamais je ne t’oublierai» lancé en 1882.
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