Vœux et résolutions pour notre santé collective

Jean-Pierre Després, directeur scientifique, VITAM – Centre de recherche en santé durable
L'année 2022 se termine et l’heure des traditionnels bilans et des résolutions arrive. Près d’une personne sur trois au Canada prendra au moins une résolution du Nouvel An qui portera majoritairement sur la santé: faire plus d’exercice, perdre du poids, manger mieux et prendre le temps de se reposer. Quand on sait que les hôpitaux débordent, que le personnel est épuisé et qu’on peine même à soigner les enfants, force est d’admettre la pertinence d’amorcer la nouvelle année en adoptant des comportements qui nous garderaient en santé.
Le réel défi n’est pas de prendre de bonnes résolutions, mais bien de les tenir. Ainsi, après six mois, deux personnes sur cinq seulement y adhéreront toujours. Manifestement, lorsqu’on regarde la prévalence élevée et croissante des maladies chroniques de société, comme les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2, nous gagnerions, en tant que société, à trouver les moyens de faciliter le maintien de ces bonnes résolutions!
Le centre de recherche en santé durable VITAM souhaite contribuer à dénouer cette impasse en proposant des pistes de solutions concrètes pour améliorer la santé et le bien-être de la population en déployant de nouvelles stratégies ciblant nos comportements individuels ainsi que nos milieux de vie et nos environnements. Défi énorme qui implique un changement de paradigme: passer de la légitime gestion de la maladie à la promotion de la santé.
Le concept de santé durable s’explique simplement: un esprit sain dans un corps sain, dans un milieu de vie et un environnement sains, sur une planète en santé. Les recherches réalisées à VITAM se font en partenariat avec les citoyens et les citoyennes et abordent les façons de rendre notre société plus compatible avec la santé humaine, animale et planétaire, et ce, à long terme.
La réforme du système de santé annoncée pour 2023 ne sera pas en mesure de faire face aux enjeux de taille auxquels nous sommes confrontés si elle est uniquement centrée sur la réorganisation des soins et des services sociaux. Gérer l’éléphant dans la pièce que représentent les maladies chroniques sociétales nécessitera d’inclure la science de la prévention et d’en évaluer l’impact.
Même avec les meilleures intentions du monde, adopter de saines habitudes de vie peut être aussi difficile que nager à contre-courant. La survie du système de santé repose sur l’accès à des outils et à des moyens de prévention qui nous permettront de vivre sainement longtemps. Les gouvernements de proximité devront travailler de pair avec les prestataires de services de santé et de services sociaux, les autorités de santé publique et tous les ministères pertinents afin de créer un modèle socio-économique et des milieux de vie compatibles avec la santé. Cette approche intersectorielle est ambitieuse, mais incontournable.
Faisons de la santé durable notre résolution collective pour 2023 et bâtissons ensemble un Québec en santé, pour les générations futures.
Et bonne année 2023!
Jean-Pierre Després
Directeur scientifique, VITAM – Centre de recherche en santé durable