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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Vladimir Poutine évoque encore l'arme nucléaire

La Russie promet des représailles rapides et foudroyantes contre les pays tentés d’aider les Ukrainiens

Le président Vladimir Poutine lors de son allocution hier avant une réunion au parlement de Saint-Pétersbourg.
Le président Vladimir Poutine lors de son allocution hier avant une réunion au parlement de Saint-Pétersbourg. Photo AFP
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AFP

2022-04-28T04:00:00Z
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Les pays qui s’ingéreront dans la guerre en Ukraine pour lui venir en aide subiront les foudres de la Russie, a menacé, hier, le président russe, Vladimir Poutine.

« Si quelqu’un a l’intention de [...] créer des menaces inacceptables pour la Russie, ils doivent savoir que notre riposte [...] sera rapide et foudroyante », a déclaré le président russe, Vladimir Poutine.

Au lendemain d’une réunion en Allemagne d’une quarantaine de pays consacrée au renforcement du soutien militaire à l’Ukraine, l’armée russe a affirmé hier avoir détruit dans une frappe une « grande quantité » d’armes livrées à Kyïv par les États-Unis et des pays européens.

« L’aide occidentale a pour objectif de permettre aux troupes ukrainiennes de durer sous les bombardements russes, donc, pour les Russes, c’est une mauvaise nouvelle et ils tentent d’en réduire la portée », a affirmé Pascal Ausseur, directeur général de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques.

Mardi, un tir de missile des forces russes avait endommagé un pont routier et ferroviaire sur un axe stratégique reliant la région d’Odessa à la Roumanie, selon la compagnie de chemins de fer ukrainiens. Les Russes ont de nouveau frappé ce pont hier.

Les Russes « ont voulu couper le flux d’aide, de carburant notamment, à l’Ukraine envoyé par les pays occidentaux et qui transitait par la Roumanie », a expliqué George Scutaru, directeur général du New Strategy Center, un groupe de réflexion roumain.

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« Ça ne demande pas énormément de bombes, c’est beaucoup plus rapide que de réduire en cendres Kharkiv par exemple et c’est efficace : vous isolez le théâtre d’opérations, vous démoralisez les troupes qui sont isolées et vous les empêchez d’avoir les moyens de résister le plus longtemps possible », a estimé Pascal Ausseur.

Par ailleurs, la Russie a continué ses tirs d’artillerie et de mortier hier à Kharkiv faisant trois morts et 15 blessés.

Des secouristes récupèrent le corps d’un civil tué hier dans un bombardement à Kharkiv.
Des secouristes récupèrent le corps d’un civil tué hier dans un bombardement à Kharkiv. Photo REUTERS

La pologne et la Bulgarie écopent

En guise de représailles, la compagnie gazière russe Gazprom a suspendu mardi ses livraisons à la Bulgarie et la Pologne.

Les deux pays sont désormais approvisionnés « par leurs voisins de l’Union européenne », a affirmé hier la présidente de la Commission européenne.

« Le Kremlin utilise les énergies fossiles comme instrument de chantage », a précisé Ursula von der Leyen.

« Si vous envoyez des blindés dans le théâtre ukrainien, attendez-vous peut-être à ce que les Russes suspendent l’exportation de vos ressources énergétiques dont vous dépendez énormément », a nuancé l’expert en relations internationales Charles-Philippe David en entrevue à TVA Nouvelles.

Transnistrie

Ces développements interviennent alors que de nombreux États s’inquiètent du risque d’extension du conflit hors d’Ukraine, après une série d’explosions, attribuées par Kyïv à Moscou, dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie, en Moldavie.

« Nous avons toujours considéré la Transnistrie comme un tremplin à partir duquel il peut y avoir des risques pour nous, pour [les] régions d’Odessa et de Vinnytsia », a affirmé un conseiller du président ukrainien, Volodymir Zelensky.

Hier, les autorités de la région ont pour leur part affirmé qu’un village frontalier hébergeant un important dépôt de munitions de l’armée russe avait été la cible de tirs en provenance de l’Ukraine.

« On ne connaît pas l’avenir, mais on sait qu’il va se passer quelque chose. [...] Quoi ? On ne sait pas. Ça peut prendre la forme d’un coup d’État, une déstabilisation, une attaque directe des Russes... », a admis Thierry Ernst, qui habite à 5 km de la Transnistrie, en entrevue à LCN. 

– Avec Camille Payant et l’Agence QMI

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