Viviane Audet fait une déclaration d’amour à sa Gaspésie natale dans son nouvel album

Le décès de sa grand-mère adorée, Dolorès, a été le point d’ancrage de la création du nouvel album de Viviane Audet, Le piano et le torrent. «Le torrent, ça représente le 17 mai [2021] quand elle est décédée, pendant la pandémie. Je n’ai pas pu descendre [en Gaspésie] pour aller lui parler et lui tenir la main. Je n’ai pas pu l’accompagner. Il y avait quelque chose d’extrêmement cruel pour nous tous à ce moment-là.»

Viviane Audet va se rappeler longtemps le printemps 2021. «En six mois, ma grand-maman est décédée et ils ont vendu sa maison, mes parents se sont séparés, mon père a fait son coming-out et ils ont aussi vendu la maison», énumère-t-elle.

Ayant besoin de s’enraciner dans quelque chose à ce moment-là, la musicienne a décidé de plonger tête première dans son projet d’album instrumental, qu’elle avait commencé plus tôt dans l’année.

«J’avais retapé un vieux piano et je m’étais dit que je composerais une pièce par jour là-dessus. Après un mois, j’avais 30 pièces qui n’étaient pas toutes bonnes, mais j’ai voulu en retravailler 15.»

Album chaufferette

Puis le temps a passé et Viviane s’est mise à travailler sur un autre album, plus classique, Les nuits avancent comme des camions blindés sur les filles, qu’elle a fini par sortir en premier, en juin 2023. Quatre ans plus tard, la voilà qui lance enfin son nouveau «vieux» disque instrumental.

«Ce projet-là a été long à mijoter et je suis contente d’avoir pris mon temps. Dans la dernière année, au niveau professionnel, j’ai aussi changé de maison de disques en allant avec Let Artists Be. Et on dirait que c’est presque eux qui ont compris plus le projet que moi!»

«Je suis contente de le sortir en janvier, poursuit-elle. Parce que j’ai tout le temps dit que c’est un album d’hiver. Pour moi, c’est un album qui est doux, qui est cocooning, qui est enveloppant. Je ne me voyais pas le sortir au mois de mai. C’est comme un “album chaufferette”.»

Promenade dans Maria

Viviane Audet décrit Le piano et le torrent comme un «récit pianistique». «Tous les titres que j’ai donnés aux pièces, ce sont des endroits à Maria ou des expressions, dit-elle. [...] J’ai écrit comme un genre de fragment poétique qui raconte un peu cette marche-là dans Maria, ce parcours-là dans mon village.»

Elle a eu l’idée du titre Le piano et le torrent avant même de vivre les chamboulements personnels mentionnés plus haut. «Il y avait quelque chose de prémonitoire dans ce torrent-là qui, finalement, est devenu mon torrent, ma peine, mon chagrin, mon déracinement.»

Habituée à travailler en trio pour des musiques de film, avec son conjoint Robin-Joël Cool et leur ami Alexis Martin («on dit tout le temps qu’on est un dragon à trois têtes»), Viviane Audet a bien aimé œuvrer en solo cette fois-ci. «Ce n’est vraiment pas un album de compromis. C’est un album où j’ai dû me faire confiance. La réponse, c’est moi qui l’avais tout le temps.»

L’album Le piano et le torrent, de Viviane Audet, sera lancé vendredi. Pour plus d’infos: vivianeaudet.ca.