Vivement plus de transparence!

Jean-Charles Lajoie
Clarifions une affaire en partant, je ne suis pas le plus grand partisan de Don Waddell, le directeur général des Blue Jackets de Columbus. Disons que ses états de service à titre d’architecte d’un club de hockey me font voir son verre à moitié vide.
Une seule présence en séries en 11 saisons à la barre des Thrashers d’Atlanta, sorti dans le minimum de 4 matchs. Des séries chaque printemps entre 2018 et 2024 en Caroline, mais des défaites sans aucune victoire en finales d’Association. Cette saison, à Columbus, son équipe en mission à la suite du décès tragique de Johnny Gaudreau a raté les séries par deux petits points derrière le Canadien.
Ce qui fait que les équipes de Waddell ont participé aux éliminatoires à seulement sept reprises en 18 bilans.
Toutefois, tout n’est pas tout noir avec ce DG qui provient davantage de la vieille école.
Son mode de gestion transparent et un brin gambler me plaît beaucoup. Comme lorsqu’il a déclaré en entrevue il y a quelques jours que ses choix 14 et 20 au premier tour de juin sont disponibles pour une transaction.
Mettons que ça nous change de l’obscurantisme et du pragmatisme de l’organisation du Canadien.
Je ne dis pas que la philosophie de gestion de Jeff Gorton et Kent Hughes n’est pas bonne, je dis seulement que le tandem d’architectes du CH aurait intérêt à être plus transparent dans ses communications.
En fait, je me demande comment ils peuvent croire que tout ne se sait pas en 2025. Je présume les dirigeants montréalais étonnés et perplexes lorsqu’une info sensible au sujet des décisions de l’organisation devient publique sans qu’ils ne l’aient annoncée eux-mêmes.
Or, plutôt que de s’en offusquer, ils devraient prendre acte et être plus ouverts à communiquer certaines informations.
Waddell sait très bien qu’en rendant disponibles ses deux choix de premier tour, il verra la nouvelle couler publiquement par l’entremise d’un informateur hockey averti. En le disant ouvertement, il contrôle le message et annonce ses couleurs.
Je verrais très bien le Canadien prendre ce type de virage et faire pareil.
Pourquoi ne pas dire haut et fort que les choix 16 et 17 sont disponibles? Pourquoi ne pas ajouter que les résultats inspirants de l’équipe cette saison ont fait dévier légèrement le grand plan? Que désormais, Gorton et Hughes recherchent des solutions durables qui, à court terme, vont permettre à l’équipe de passer à l’étape suivante dans un an, soit entrer en séries avant le 82e match du calendrier régulier et tenter d’y atteindre le deuxième tour.
Le fun qu’on aurait! Bien entendu, je rêve.
La philosophie de gestion du Canadien est tellement profonde qu’elle en est endoctrinée. Rien ne doit transpirer, nous régnons au royaume du haut et du bas du corps. Misère...
Rendu là, nous sommes bien petits dans l’équation.
N’empêche, le Tricolore peut et doit viser plus haut lors de la prochaine campagne. Et une excellente façon d’y arriver sera d’échanger les choix 16 et 17 dans un mois.
La course pour repêcher Gavin McKenna en juin 2026 est déjà bien lancée pour quatre ou cinq équipes du circuit. Pour y parvenir, ces équipes se videront de leurs éléments intéressants et garniront à plein leur banque de choix de repêchage. Don Waddell le sait très bien.
Clairement, Gorton et Hughes le savent très bien eux aussi. Mais alors, pourquoi ne le disent-ils pas?