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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Vive les vieilles, crisse!

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Photo portrait de Sophie Durocher

Sophie Durocher

2023-05-17T04:00:00Z
2023-05-17T11:00:00Z
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Attention: la virgule dans le titre de ma chronique est bien importante. 

Je ne veux pas que vous pensiez que je dis: «Vive les vieilles crisses!». Quoique... 

En reprenant la phrase célèbre de Louise Latraverse «L’amour, crisse!», je veux rendre hommage à toutes les femmes qui ont dépassé la DOP (date officielle de péremption) qui a été arbitrairement fixée à 50 ans, et qui continuent d’œuvrer dans l’œil du public. 

Mon seul souhait: qu’il y en ait plus!

VIEILLE DAME INDIGNE

Hier, Louise Latraverse, actrice, animatrice, auteure et chroniqueuse, a annoncé qu’elle présenterait aux quatre coins du Québec, cet automne, un spectacle autobiographique intitulé L’amour, crisse

Pourquoi ce titre? Vous vous souvenez qu’à En direct de l’univers, France Beaudoin lui avait demandé de «nommer quelque chose dont la COVID-19 ne viendra pas à bout», et Louise avait répondu: «L’amour crisse.» La phrase avait même été reproduite sur un chandail.

Dans le communiqué pour annoncer les spectacles, on nous dit: «Louise Latraverse est vive, intelligente, drôle, spontanée et vieille...»

C’est vrai. Elle a 82 ans. Mais avouez que c’est rarissime en 2023 que l’on utilise (et revendique) le «mot qui commence par un v». 

LL est pétillante, pertinente, insolente, décapante et craquante. Et elle a la plus belle tête blanche du show-business, ex æquo avec une autre Louise (Portal). Chaque fois que je croise Louise Portal à une première de spectacle, elle me parle d’un projet ou d’un autre, d’un tournage avec une jeune réalisatrice ou d’un livre qu’elle a en chantier.

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J’en prendrais des tonnes de ces deux Louise là!

  • Écoutez l'entrevue avec Louise Latraverse, comédienne, auteure, metteure en scène, animatrice et chroniqueuse à l’émission de Sophie Durocher via QUB radio :

L’EFFET LISA

C’est parce que j’aime les têtes blanches que j’ai sursauté quand j’ai lu une entrevue de Mélanie Maynard dans La Presse. Mélanie a (seulement) 51 ans. Voici ce qu’elle a déclaré: «C’est sûr qu’avec Sucré salé, je m’attends à recevoir beaucoup de commentaires qu’un homme ne recevrait jamais. Sur mon look, mon maquillage... Et c’est sûr que je vais continuer de mettre mon 120 $ par mois en teinture à cheveux. Parce que les gens ne sont pas prêts à voir une femme avec des cheveux gris ou des cheveux blancs à l’écran».

J’ai beaucoup réfléchi à cette remarque de Mélanie parce que moi aussi, comme des dizaines de femmes qui travaillent devant l’œil d’une caméra, je me tape ce fameux 120 $ par mois pour combattre les @#$#$%?$#$%?%$#$% de repousses. 

Ça fait toujours bien 1440 $ par année que mes collègues masculins n’ont pas à payer, 1440 $ par année que je ne mets pas dans mes REER ou dans des obligations d’épargne du gouvernement.

Mais je me demande: est-ce que Mélanie, moi et les autres nous nous mettons nous-mêmes cette pression sur les épaules ou est-ce la société? Ou les deux?

À partir de quel âge le monde de la télé est-il prêt à accepter les cheveux blancs d’une Louise? 

REGARDEZ-VOUS DANS LE MIROIR

Récemment, sur les médias sociaux, une dame m’a reproché d’avoir changé la couleur de mes cheveux, quand je suis passée du châtain au brun foncé. «Ça vous vieillit!» m’a-t-elle lancé. 

Comme d’habitude, ce sont toujours les femmes qui sont les plus dures avec les femmes!

De quoi cette dame hargneuse a-t-elle besoin? D’amour, crisse!

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