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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Vive la pêche!

Quand ton gros problème du jour, c’est deviner à quelle profondeur se tient le poisson...

Il y a quelque chose d’unique dans la pêche pour décrocher.
Il y a quelque chose d’unique dans la pêche pour décrocher. Mario Dumont
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Photo portrait de Mario Dumont

Mario Dumont

2025-06-25T04:00:00Z
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Je sors du bois, de quelques jours sans téléphone cellulaire. Papi Dumont était à son voyage annuel de pêche avec les copains! Plus de nouvelles, plus de réseaux sociaux, plus de problèmes de bureau. Le grand décrochage!

Les amateurs de pêche savent à quel point partir vers cet arrière-pays magnifique fait du bien. D’ailleurs, nous sommes choyés au Québec par l’abondance de lacs accessibles et de pourvoiries distribuées sur des territoires immenses.

Le bonheur de la pêche commence déjà dans la préparation. Faire l’inventaire en s’imaginant déjà sur place, pour ensuite aller se procurer ce qui manque. Puis, se retrouver devant ces murs de leurres de toute sorte qui ont l’air de crier: «Choisis-moi, tu vas voir, ça va mordre!» Première étape de ce sentiment de revenir en enfance dans un magasin de jouets.

Dans le bois

Ensuite, il y a ce moment où tu quittes la route principale pour rentrer «dans le bois». En un instant, le monde dit réel se met sur pause. Le voltage sur nos systèmes nerveux descend d’un niveau.

Les huards et les castors deviennent les rois de l’endroit et les poissons la seule source de stress. Il y a un bien-être intrinsèque à se plonger dans la nature. Les odeurs, les sons et les paysages ne ressemblent à rien de notre vie quotidienne.

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Pour bien des gens, la pêche c’est aussi des amis qu’on ne trouverait pas le temps de voir durant l’année. Au mieux, un repas au resto entre deux activités. Tout à coup, nous voici réunis, coupés du reste du monde, dans un chalet à partager une passion... et à partager nos bonheurs et misères du moment.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Le vrai repos

Et puis pour les gens comme moi dont le hamster dans le crâne a tendance à s’épuiser en tournant comme un fou dans la roue, il se passe quelque chose. La pêche ramasse toutes les pensées. Assis dans la chaloupe, il ne reste plus qu’un seul problème: attraper quelque chose.

Alors le hamster s’assoit enfin. Toutes les réflexions ressemblent à ceci. «Dix-huit pieds d’eau, ma cuillère est-elle assez pesante pour descendre jusqu’au fond? Ouais, mais il fait frais et c’est nuageux, le poisson est peut-être moins au fond qu’on penserait...»

«Est-ce qu’on n’irait pas un peut vite? Ralentis le moteur un p’tit brin... Ah et puis non, il faut du mouvement, si la truite est un peu endormie.» Arrivé à un certain point de la journée, surtout si ça mord peu, on en vient à faire de la psychologie du poisson. «D’après moi la truite, après une averse, elle se dit...» Oh boy!

Puis tout à coup, ce petit mouvement de vibration dans les doigts. Une touche!!! On rêverait de voir ce qui se passe en dessous! Un petit coup du poignet et c’est ferré. Ça gigote au bout de la ligne!

Pour quelques minutes, j’ai cinq ans.

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