Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Visite du pape: des excuses incomplètes et insuffisantes

Partager

Agence QMI

2022-07-26T19:58:26Z
Partager

Les excuses du pape François sur le mal commis par l’Église envers les peuples autochtones au Canada sont incomplètes et insuffisantes, selon certains leaders des Premières Nations.

• À lire aussi: «Mission accomplie» pour le pape, selon des experts

• À lire aussi: [EN IMAGES] Le pape François célèbre une messe à Edmonton

Dans son discours, le Saint-Père a parlé «de violence physique, mentale et spirituelle, mais jamais de violence sexuelle», a regretté Michèle Audette, sénatrice et conseillère principale à la réconciliation à l’Université Laval.

Le pape a demandé trois fois pardon, mais, pour Mme Audette, il en manquait un quatrième «autour de faits qui sont malheureusement connus dans les archives à Rome et par ceux et celles encore vivants».

«Jamais on n’a mentionné ces mots extrêmement importants pour ceux et celles qui restent», a-t-elle déclaré en entrevue à TVA Nouvelles, mardi.

Elle estime toutefois que ces excuses, qui «rouvrent toutes sortes de plaies», sont importantes et permettent aux peuples autochtones de guérir.

«[Le pape] est ici dans un territoire où il y a eu beaucoup de souffrances et l’impact [des pensionnats] est encore palpable. Tous ces gens dans l’espace où j’étais, ils écoutaient et surtout filmaient. [...] J’ai trouvé les gens très courageux, très calmes ou résilients.»

Publicité

La sénatrice a également évoqué le «courage» des survivants qui se rendront à Saint-Anne-de-Beaupré, jeudi, pour écouter le pape «mais surtout pour le rencontrer et voir sa sincérité au niveau du pardon».

«Ces gens-là ont souffert et cette présence-là va certainement les aider», a-t-elle déclaré, ajoutant que «ce moment-là leur appartient».

Un premier pas

De son côté, Konrad Sioui, ancien grand chef de la Nation huronne-wendat de Wendake, estime que les excuses du pape sont le premier pas vers «un vaste chantier nécessaire et obligatoire».

«On a besoin d’entendre ces mots-là, on a besoin de voir qu’aujourd’hui il y a une main qui se tend», a-t-il dit en entrevue à TVA Nouvelles.

«Ce qu’on a apprécié dans son discours c’est que tout était ouvert, les archives étaient ouvertes, qu’il était capable maintenant de nous aider à faire la fameuse enquête pour savoir», a-t-il ajouté.

M. Sioui dit avoir discuté avec d’anciens chefs nationaux, concernant le passage du pape à Edmonton; il assure que «tout le monde est satisfait pour une première» et juge que «le discours était honnête».

Pour l’ancien chef de la Nation huronne-wendat, ses excuses ne sont toutefois pas suffisantes.

«Je souhaite de voir le pape, lorsqu’on va être à Sainte-Anne-de-Beaupré, non seulement réitérer [ses excuses], mais aussi aller plus loin dans son discours», a-t-il indiqué.

Il souhaite notamment savoir «comment l’Église va jouer son rôle comme partenaire, comment l’Église va, non seulement ouvrir ses livres, mais ouvrir son cœur [...] et on ne va pas se le cacher, la question territoriale est aussi au cœur du débat».

Publicité
Publicité