Olaplex et Sephora visées par une action collective de plus de 10 M$
Elles auraient continué à vendre un produit soupçonné d’être nocif pour la santé

Jean-Michel Genois Gagnon
Un produit capillaire d’Olaplex qui contient un ingrédient soupçonné d’être source d’infertilité est toujours vendu au Canada, entre autres chez Sephora. Une demande d’autorisation d’action collective de plus de 10 M$ vient d’être déposée au Québec contre le fabricant américain et le détaillant.
Ces dernières semaines, le produit No. 3 Hair Perfector d’Olaplex, servant à réparer les cheveux endommagés, a soulevé des craintes chez des consommateurs après que des influenceurs sur TikTok ont révélé la présence de butylphenyl methylpropional (lilial), qui est souvent utilisé comme parfum de synthèse, dans la recette.
Cet ingrédient est interdit par la Commission européenne depuis le 1er mars dernier. Le 28 février, Olaplex avait indiqué dans une vidéo publiée sur Instagram que l’ingrédient avait été retiré « par prudence » de ses produits vendus au Royaume-Uni, dans l’Union européenne et dans le reste du monde.
La vice-présidente en recherche et développement, Lavinia Popescu, avait précisé dans son message qu’il était utilisé comme parfum et qu’il ne devrait pas provoquer d’infertilité ou causer des perturbations sur un fœtus.
Dizaines de milliers de personnes
Au Québec, la demande d’autorisation d’action collective a été déposée en Cour supérieure du Québec la semaine dernière par le cabinet LPC Avocat.
Elle vise la compagnie californienne Olaplex et Sephora, qui vend notamment des produits pour les cheveux de cette très grande entreprise cotée en Bourse.
L’action collective réclame le remboursement de toutes les sommes versées par des consommateurs canadiens pour l’achat du produit No. 3 Hair Perfector d’Olaplex contenant du lilial. Elle exige également des dommages punitifs de l’ordre de 10 millions $ ou 100 $ par membre du groupe ainsi que des dommages compensatoires, dont le montant est à déterminer.
On reproche à Olaplex d’avoir « intentionnellement » omis d’informer ses clients sur les risques sur la santé et de ne pas avoir effectué de rappel. Dans les documents, on allègue que la société aurait tenté de « l’éliminer très subtilement » en 2021, et ce, sans informer ses clients.
Quant à Sephora, on lui reproche de commercialiser toujours ce produit comme étant sûr pour les consommateurs.
Malgré le fait qu’Olaplex affirme avoir retiré l’ingrédient problématique de son produit No. 3 Hair Perfector, le 2 mars, une cliente située au Québec est parvenue à le commander sur le site internet de Sephora et la mention de butylphenyl methylpropional était toujours visible à l’arrière de la bouteille.
« La conduite de Sephora et d’Olaplex est intentionnelle, de mauvaise foi [...] et insouciante envers les droits des consommateurs et justifie une condamnation significative », écrit dans sa demande l’avocat Joey Zukran.
Ce dernier estime que l’action collective pourrait être composée de plusieurs dizaines de milliers de personnes au Québec. Sephora et Olaplex n’ont pas retourné les demandes d’entrevue du Journal.
Pour en savoir plus sur l’action collective ou s’inscrire : https://lpclex.com/fr/olaplex/