Viols de Mazan: le procès en appel débutera en octobre

AFP
Le procès en appel de l'affaire retentissante en France dite des «viols de Mazan», organisés par un mari sur sa femme droguée pour d'autres hommes, se tiendra du 6 octobre au 21 novembre, avec 13 accusés dans le box, a annoncé la justice française mardi.
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Principal accusé au premier procès, de septembre à décembre 2024, le mari, Dominique Pelicot, avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle, une peine assortie d'une mesure de sûreté des deux tiers (environ 14 ans).
Mais lui ne sera pas rejugé, n'ayant pas fait appel, contrairement à 17 de ses 50 coaccusés, ces hommes qu'il avait recrutés sur internet pour venir violer son épouse, droguée aux anxiolytiques.
Quatre se sont depuis désistés, d'où le nombre de 13 accusés à ce second procès, qui cette fois aura donc lieu devant une cour d'assises, c'est-à-dire une cour composée de jurés populaires, à Nîmes, dans le sud de la France.
D'ici l'ouverture de ce second procès, ces 13 appelants ont encore la possibilité de se désister.
Le chef d'orchestre des viols de Mazan devrait cependant être appelé à témoigner à la barre, mais uniquement en tant que témoin.
Il n'a pas fait appel car il «refuse» de contraindre «Gisèle à une nouvelle épreuve, à de nouveaux affrontements», avait expliqué son avocate Me Béatrice Zavarro à l'AFP.
Pour Dominique Pelicot, âgé de 72 ans, «Madame Pelicot n'est pas et n'a jamais été son adversaire», avait-elle précisé.

Reconnus coupables pour la plupart de viols sur Gisèle Pelicot, à son domicile de Mazan entre 2011 et 2020, les 50 coaccusés sont âgés de 27 à 74 ans.
Ils avaient été condamnés à des peines allant de trois ans (dont deux avec sursis) pour un retraité jugé pour agression sexuelle, à 15 ans de réclusion criminelle pour un homme venu six fois violer Mme Pelicot.
La principale victime, Gisèle Pelicot, devrait elle aussi être présente pour ce nouveau procès.
Devenue une icône féministe, notamment pour avoir refusé que le premier procès se tienne à huis clos, afin que la «honte change de camp» et ne pèse plus sur les épaules des victimes de viols, la septuagénaire n'a «pas peur» d'un nouveau procès, avait indiqué à l'AFP Me Antoine Camus, l'un de ses avocats.
«Elle entend en être et elle se prépare à affronter ce nouveau procès avec la même détermination et le même courage», avait-il insisté.
Même s'il ne comparaîtra donc qu'en tant que témoin, Dominique Pelicot n'en a pourtant pas fini avec la justice. Inculpé par le pôle «cold cases» de Nanterre, il pourrait d'ici peu être jugé pour une tentative de viol en 1999, mais surtout un viol suivi de meurtre en 1991 à Paris, celui d'une jeune agente immobilière de 23 ans.