Viols collectifs: 10 ans de prison demandé pour des «Arrow Baga», gang criminel nigérian ultraviolent
Agence France Presse
Dix ans de prison ont été requis lundi contre neuf des quinze membres du gang criminel nigérian des Arrow Baga aux méthodes ultraviolentes, jugés à Marseille, dans le sud de la France, pour des viols collectifs commis sur des prostituées.
Les quinze prévenus, poursuivis pour «agressions sexuelles en réunion», sont jugés depuis le 6 novembre pour leur appartenance à l'un des gangs mafieux nigérians qui ont pris pied il y a quelques années dans la deuxième ville française.
Identifiables à leurs tenues rouges, les Arrow Baga sont aujourd'hui largement implantés dans la deuxième ville de France, comme leurs compatriotes et ennemis des Blacks Axes (les noirs) ou des Eiyes (les bleus).
«Les procès de cette ampleur sont rares», a souligné dans son réquisitoire la procureure Marion Luna, qui a appelé le tribunal à une grande fermeté après avoir détaillé durant quatre heures les activités du gang, principalement le proxénétisme et l'aide à l'entrée et au séjour de migrants.
«Vous n'allez pas éradiquer la mafia nigériane à Marseille, mais cette enquête a ralenti leur progression. Vous devez dire aux autres, ceux qui ne sont pas là, que de telles organisations sont interdites», a-t-elle soutenu.
Les faits les plus graves concernent des viols - que le juge d'instruction a correctionnalisés en agressions sexuelles - subis durant deux heures par quatre prostituées nigérianes, le 30 mars 2020, dont une seule est venue témoigner devant le tribunal.
Des condamnations s'échelonnant de quatre à neuf ans de prison ont été réclamées contre six autres prévenus, jugés pour proxénétisme ou aide au séjour irrégulier. La procureure a également demandé au tribunal de déclarer tous les prévenus coupables d'association de malfaiteurs.
Un mandat d'arrêt a été requis contre Dammy Adenekian, l'un des trois chefs - baptisé Doctor One - des Arrow Baga, en fuite en Italie, ainsi que contre David Ofeiwu, alias J-Boy, l'un de ses «hommes de main».
La procureure a également a demandé au tribunal de prononcer une interdiction définitive du territoire français pour douze des quinze prévenus.