Violences dans le monde du hockey: le changement doit passer par l’éducation, plaide le directeur général de Hockey Québec
Agence QMI
L’éducation, l’encadrement et la responsabilisation des joueurs, mais aussi des adultes doivent être au cœur de la culture du hockey, afin d’éviter les récits d’agressions sexuelles ou de comportements de violence physique et psychologique encore trop nombreux, selon le directeur général de Hockey Québec.
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Même s’il ne souhaite pas «minimiser ce qui se passe», Stéphane Auger, directeur général de Hockey Québec et ancien arbitre de la LNH, estime qu’il ne faut pas «peindre le hockey avec un seul coup de pinceau».
Au micro d’Isabelle Maréchal, à QUB radio et télé, diffusé simultanément au 99,5 FM Montréal, mardi, il a rappelé que ce type de comportement et climat toxique existe dans toutes les sphères de la société et dans tous les sports: «Il y a des gens toxiques [...] c'est un reflet de la société. Ce n'est pas juste le hockey», a-t-il déclaré.
«J’ai grandi là-dedans, ça fait depuis l'âge de 4 ans que je suis en hockey. C’est plus la même chose aujourd'hui que c'était à l'époque. On est des acteurs de changement, on veut que ça change.»
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Attitudes toxiques des adultes
Pour lui, le changement passe par l’éducation des joueurs, mais aussi des adultes qui les entourent. L’élitisme précoce, l’obsession de la performance et certaines attitudes toxiques doivent être déconstruits.
«Le hockey, c'est un parcours de vie. [...] [Ça peut t’amener à découvrir] le travail d'équipe, connaître des gens, te faire des amis. Ça peut t'amener jusqu'au hockey professionnel. [...] On veut que tu sois une meilleure personne quand tu vas terminer ton parcours [...] et ça, ça passe beaucoup par les adultes, par les gens qui accompagnent», indique M. Auger.
Il rappelle qu’un jeune de 10 ou 13 ans «n’est pas équipé [...] pour gérer toutes sortes de choses [...] [comme se faire] dire qu’il est le meilleur», et déplore l’habitude de certains entraîneurs et parents «qui crient» et traitent les enfants comme des adultes.
Le directeur général de Hockey Québec dit vouloir «créer un environnement sécuritaire et sain» pour les joueurs et affirme que des changements sont déjà en cours, notamment la nouvelle gouvernance, des mécanismes de plainte ou encore la fin des initiations.
«Les histoires [comme les agressions sexuelles présumées mises en avant par le procès des cinq anciens joueurs], on en parle beaucoup puis, avec raison, il faut les dénoncer. On évolue parce que ces histoires-là sont dénoncées», ajoute M. Auger, soulignant que dans le hockey il y a aussi «de belles histoires».
Écoutez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.