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L'article provient de Salut Bonjour

Violence sexuelle et événements festifs : 4 initiatives qui font une vraie différence

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Mélia Goulet-Jacques

2025-06-16T13:06:50Z
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L’été est là, et avec lui, une foule de festivals et d’événements qui rythment le Québec : Piknic Électronik, Osheaga, Aire Commune, Drummond en Bière... Si ces rassemblements sont synonymes de plaisir, de musique et de rencontres, ils doivent aussi être des espaces sûrs pour toutes et tous.

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Dans les dernières années, plusieurs initiatives québécoises ont vu le jour pour prévenir les violences à caractère sexuel en contexte festif, notamment en milieu étudiant ou dans des événements à grand déploiement. En voici quatre à connaître — des outils concrets pour faire une vraie différence sur le terrain.

Top 4

1. Scène & Sauve : veiller sur les milieux festifs

Organisme à but non lucratif, Scène & Sauve est actif dans plusieurs événements comme Aire Commune, les partys étudiants, ou les festivals extérieurs. Leur approche repose sur des sentinelles reconnaissables à leur chandail rose.

Ces intervenant·es ont trois rôles :

  • Offrir un premier soutien en cas de malaise ou de situation problématique ;
  • Accompagner vers les bonnes ressources ;
  • Agir comme une amie de secours si quelqu’un ne se sent pas en sécurité.
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Au-delà de leur présence rassurante, les sentinelles créent aussi des moments bienveillants (ex. : ateliers de bracelets, tournée des carottes festives) pour favoriser le lien avec le public.

Nouveauté importante : à compter de la rentrée 2025, Scène & Sauve s’associe à la campagne On s’écoute pour accompagner les associations étudiantes dans la planification d’activités, la création de guides et l’implantation de pratiques sécuritaires.

2. SécuriFest – CALACS La Passerelle

Développé par un centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), le programme SécuriFest vise à rendre les festivals régionaux plus sûrs.

Leur approche inclut :

  • Des formations sur mesure pour les équipes d’organisation ;
  • Des outils pratiques et un accompagnement personnalisé ;
  • Une présence humaine rassurante sur place.

Déployé notamment au festival Drummond en Bière, le projet a déjà suscité des retours très positifs.

3. Spotlight – GRIP

Le programme Spotlight, chapeauté par le GRIP, travaille depuis plusieurs années à la prévention des violences en contexte festif. Son intervention repose sur trois volets :

  • Prévention : distribution de matériel de santé sexuelle, formations sur le consentement ;
  • Intervention : personnel formé à l’approche du témoin actif pour désamorcer les situations problématiques en temps réel ;
  • Espace sécurisant : lieu calme et confidentiel pour accueillir toute personne se sentant insécurisée ou ayant vécu une situation difficile.
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Pour bénéficier des services de Spotlight, il faut toutefois faire une demande trois semaines avant l’événement.

4. Commande un Angelot : une phrase code dans les bars

Inspirée de la campagne « Ask for Angela » au Royaume-Uni, l’initiative Commande un Angelot permet à toute personne qui se sent en danger ou mal à l’aise dans un bar de demander de l’aide discrètement. Il suffit de dire à un·e employé·e : « J’aimerais commander un angelot. »

Cette phrase code déclenche une intervention rapide : accompagnement vers la sortie, appel d’un taxi ou d’un service de soutien, selon les besoins.

Déjà implantée dans plusieurs bars au Québec, la campagne est gratuite pour les établissements qui souhaitent y participer. Plus d’infos : commandeunangelot.com

Pourquoi ces mesures sont essentielles

Les milieux festifs sont parmi les endroits où les agressions sexuelles sont les plus fréquentes, en particulier en présence d’alcool ou de drogues. Des données récentes de la Chaire des violences sexistes et sexuelles révèlent que :

  • 75 % des jeunes de 15 à 25 ans adhèrent encore à des mythes qui minimisent ou remettent en doute la parole des victimes ;
  • Plus de 70 % ont tendance à excuser les agresseurs.

Autre point d’importance : même si le sujet du GHB (drogue du viol) a été largement médiatisé, peu d’études chiffrées récentes sont disponibles, notamment dans des événements comme Osheaga ou le FEQ. Toutefois, l’INSPQ souligne qu’à partir de fin 2023, tous les hôpitaux du Québec intègrent désormais des tests urinaires pour détecter le GHB — une avancée importante pour la traçabilité.

Louis-Philippe Messier
Louis-Philippe Messier

La fête, oui — mais pas à n’importe quel prix

La fête doit rester un moment de liberté, de plaisir, de découverte. Mais cela ne peut se faire au détriment de la sécurité et du respect.

Grâce à des initiatives comme Scène & Sauve, SécuriFest, Spotlight ou Commande un Angelot, il est possible de créer des milieux festifs où chacun et chacune peut se sentir accueilli·e, écouté·e et protégé·e.

Pour aller plus loin, visitez onsecoute.com : avec la saison des bals de finissants qui approche, découvrez nos capsules sur le consentement et la consommation d’alcool. À écouter avec vos ados — ou à partager largement.

Revoyez la chronique dans la capsule ci-dessus

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