Violence extrême: un accusé qui s’identifie comme femme trans n’a pas obtenu la clémence du juge

Michael Nguyen
Un ex-combattant d’arts martiaux mixtes coupable de violence conjugale extrême n’a pas réussi à convaincre le tribunal que le fait qu’il s’identifie comme une femme trans fait diminuer son risque de récidive suffisamment pour éviter l’étiquette de délinquant dangereux. Il a en plus écopé de 15 ans de pénitencier.
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«Matthew Jody Burke est un délinquant dangereux, incapable de dévier de sa conduite violente envers des partenaires intimes. C’est un manipulateur, ses projets [de changement de sexe] sont opportunistes», a commenté le juge Jean-Jacques Gagné ce vendredi au palais de justice de Montréal, tout en appelant à la protection des femmes.

Burke, 47 ans, espérait s’en sortir avec une peine bien moindre. Car selon lui, le fait qu’il s’identifiait maintenant comme une femme trans le rendait moins dangereux, puisque ses crimes avaient été commis alors qu’il était entraîneur personnel et qu’il se considérait alors comme un homme hétérosexuel.
«Il doutait constamment de leur fidélité et les accusait de vouloir séduire d’autres hommes», indiquait un document de cour.
Burke se présentait d’abord comme un grand romantique, avant de soumettre ses victimes à ses volontés. Il leur dictait entre autres comment s’habiller, et surveillait de près toutes leurs interactions sociales.
Quand elles ne lui obéissaient pas, il pouvait les étrangler au point qu’elles s’évanouissaient, ou encore les menacer de mort. Il s’en est déjà pris à elles avec un couteau.
- Écoutez l'entrevue avec Brigitte Jobin, survivante de violence conjugale et d’agression sexuelle à l’émission de Sophie Durocher via QUB radio :
Récidiviste
Burke avait écopé de condamnations en Ontario en 2005 et à Vancouver en 2014, mais il avait récidivé à Montréal en 2017. C’est dans ce dernier dossier qu’un juge l’avait déclaré coupable de voies de fait ainsi que d’agressions sexuelles armées et causant des lésions, mais aussi de menaces de mort.
«Il faut souligner la patience, la résilience, le courage et la modération de Brigitte Jobin», une victime de Burke, qui avait écrit une lettre à la cour pour parler de l’impact des crimes sur elle.
Il y a quelques jours, Burke se serait mutilé les parties génitales, bien que l’ampleur de ses blessures ne soit pas claire. Cette décision, qui a nécessité une opération d’urgence, fait suite à sa demande refusée d’être transféré dans un centre de détention pour femmes.
«[Burke] espère avoir du soutien», a dit son avocate Me Véronique Talbot.
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