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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Violence conjugale: trois ans de détention pour un ancien espoir de la LNH qui s’est repris en main

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Photo portrait de Erika Aubin

Erika Aubin

2025-10-02T15:38:34Z
2025-10-02T16:43:36Z
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Un ancien espoir des Sénateurs d’Ottawa, qui purge déjà une peine pour viol, a convaincu un juge de ses efforts de réhabilitation, ce qui lui permet de s’en tirer avec trois ans de détention pour avoir violenté et agressé sexuellement à répétition une ex-conjointe.

Gabriel Gagné «se responsabilise et se montre déterminé à poursuivre le cheminement amorcé. Il souhaite éventuellement partager son expérience auprès des jeunes sportifs afin de les sensibiliser», a souligné d’emblée le juge Marc-André Gauthier, jeudi au palais de justice de Saint-Hyacinthe.

Le hockeyeur déchu a ensuite été condamné à 36 mois de pénitencier. La Couronne réclamait une sentence deux fois plus élevée. La procureure Me Marie-Claude Morin avait insisté sur le fait qu’il a maltraité plusieurs femmes pendant presque 10 ans.

Mais le juge trouvait la peine trop sévère, en raison de la réhabilitation «réaliste et envisageable» du violeur et batteur de femmes. Pourtant, Gagné a été violent envers une ex-conjointe pendant environ deux ans. Il a notamment lancé une montre vers elle, soulevé un haltère au-dessus de son visage, en plus de la pousser et de la bousculer lors de disputes.

Et il l’a forcée, à de nombreuses reprises, à des relations sexuelles, n’écoutant pas l’absence de consentement de sa conjointe.

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Des années en prison

Il a écouté l’audience depuis un établissement de détention de Québec, où il est incarcéré pour une autre agression sexuelle. Il y a à peine deux semaines, Gagné a écopé de 28 mois de détention pour avoir forcé une jeune femme à lui faire une fellation avant de la pénétrer même si elle disait «non», lors d’une soirée festive en 2016.

Les deux sentences sont consécutives; il devra donc purger une peine de plus de cinq ans. Il s’agit d’«une peine sévère qui prend en considération la gravité des gestes», selon le juge Gauthier.

En 2021, le hockeyeur est tombé de haut lorsqu’il s’est fait passer les menottes, ce qui a mis un terme à sa carrière. Au fil du processus judiciaire, on a également appris qu’il avait commencé à maltraiter les femmes lorsqu’il était encore mineur.

À seulement 17 ans, il avait agressé deux jeunes filles après un tournoi. Il jouait à l’époque pour les Tigres de Victoriaville, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Pendant des années, l’ancien espoir de la LNH a eu de graves problèmes de consommation d’alcool et de cocaïne. Il manquait d’empathie et objectifiait les femmes.

Désormais sobreob

Ses démêlés judiciaires lui ont toutefois permis de se reprendre en main, estime le juge Marc-André Gauthier. Gagné a entrepris plusieurs démarches thérapeutiques «sérieuses», tant sur le plan sexuel que pour maintenir sa sobriété.

Le juge en a quand même profité pour dénoncer la violence conjugale, «un fléau» dans la société.

De leur côté, les victimes de Gagné sont marquées au fer rouge. La femme qui a eu le malheur de le croiser dans un party en 2016 a été «détruite» au point de quitter le pays pendant plusieurs mois pour ne plus respirer le même air que lui.

Son ex-conjointe vit encore dans la peur, la violence ayant laissé des traces. Elle peine à fonctionner certains jours, pouvant pleurer jusqu’à l’épuisement.

Gabriel Gagné sera aussi inscrit au Registre des délinquants sexuels pendant 20 ans. «J’espère que la période de détention sera salutaire pour vous, en espérant ne plus vous revoir devant les tribunaux», lui a lancé le magistrat.

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