Violence armée à Montréal: Valérie Plante se défend d’avoir définancé le SPVM
Félix Lacerte-Gauthier
Accusée d’avoir définancé de manière «déguisée» le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), la mairesse Valérie Plante se défend, soutenant que le Service de police a reçu toutes les sommes qui lui étaient dues.
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«Notre administration s’occupe des finances publiques et notre gestion est irréprochable. On ne laissera pas personne attaquer l’intégrité de notre administration et de l’institution qu’est la Ville. L’argent prévu au SPVM va au SPVM», a soutenu Mme Plante, vendredi, au cours d’une mêlée de presse.
Elle réagissait à des informations de notre Bureau d’enquête selon lesquelles le gouvernement du Québec s’inquiétait que des fonds qu’il avait octroyés à la Ville pour augmenter les effectifs du SPVM avaient servi à financer d’autres programmes municipaux. Ces informations ont également été rapportées par La Presse.
«Le gouvernement du Québec ne donne jamais de chèque en blanc à Montréal pour aucun dossier. La reddition de compte est importante et fait partie des mécanismes qui existent», s’est défendu Mme Plante, en réitérant que les sommes «vont au bon endroit».
À ses côtés, Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif de la Ville, a également assuré que l’administration municipale avait une gestion «exemplaire» de ses finances.
«On a des états financiers qui sont vérifiés et on peut en tout temps démontrer, sans l’ombre d’un doute, que toutes les sommes prévues se retrouvent et sont dépensées dans les programmes auxquels [elles] sont destinées», a-t-elle réitéré.
Depuis le début de la semaine, l’enjeu de la sécurité publique est au cœur de l’actualité. Lundi, le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM), Yves Francœur, réclamait que la Ville embauche davantage d’effectifs.
Selon ses calculs, il y aurait 72 policiers de moins au SPVM depuis les 10 derniers mois en raison de nombreux départs. Le SPVM compterait 4338 policiers sur un plafond de 4802.
Mme Plante s’est également vivement défendue d’être en faveur d’un définancement de la police.
«J’en ai assez qu’on fasse peur au monde et qu’on fasse peur aux policiers en disant que notre administration veut définancer. C’est faux! Ça n’a jamais eu lieu, et ça n’aura jamais lieu!» s’est-elle exclamée.
Dans les faits, en avril 2021, les militants de Projet Montréal avaient voté, à huis clos, pour que le parti s’engage, dans sa plateforme électorale, à définancer la police et à désarmer une partie des effectifs.
Une idée de laquelle Mme Plante s’était dissociée le jour même et à laquelle elle s’est toujours publiquement opposée depuis. Son administration avait d’ailleurs augmenté le budget alloué au SPVM dans la dernière année.
Sur Twitter, Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique, a publié une photo en compagnie de la mairesse Plante, indiquant avoir eu une «bonne rencontre» avec elle.
Bonne rencontre de travail avec @Val_Plante. Nous sommes en mode solution pour préserver le sentiment de sécurité des Montréalais. pic.twitter.com/H4X3A6iUl4
— Geneviève Guilbault (@GGuilbaultCAQ) August 26, 2022
«Nous sommes en mode solution pour préserver le sentiment de sécurité des Montréalais», a-t-elle ajouté.
Le Devoir rapportait plus tôt vendredi que Mme Guilbault avait annulé sa présence à une annonce prévue à Gaspé afin de se consacrer au dossier de la sécurité publique.
La Ville et le gouvernement devraient annoncer de nouvelles mesures dans les prochains jours afin de lutter contre la crise de violence armée qui sévit dans la métropole.