Viol collectif par trois hockeyeurs: Noah Corson croyait avoir le consentement de l’ado
Le hockeyeur jouait à l’époque pour les Voltigeurs de Drummondville lorsqu’il aurait agressé une ado de 15 ans

Erika Aubin
Le hockeyeur Noah Corson, accusé pour un viol collectif pour lequel deux de ses amis mineurs ont déjà plaidé coupables, a une vision diamétralement opposée de la soirée, lui qui croyait plutôt que l’ado de 15 ans était majeure et consentante.
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«On s’est tous demandé si on faisait une nouvelle expérience. On a demandé à [la plaignante] si on couche tous ensemble. Elle a dit: “Oui, go”.» Puis, pendant l’acte, «elle est excitée, elle veut être là».
C’est ainsi que Noah Lee Jetté Corson, de son nom complet, raconte la relation sexuelle de groupe survenue avec la plaignante à l’automne 2016.
L’ancien des Voltigeurs de Drummondville subit présentement son procès pour le viol collectif. Rappelons que deux de ses amis, qui sont aussi des joueurs de hockey, ont déjà plaidé coupables devant le tribunal de la jeunesse. Puisqu’ils étaient mineurs au moment des faits, on ne peut les nommer.
L’un d’eux a témoigné hier pour la Couronne. Il a raconté que Noah Corson serait entré dans la chambre pendant l’agression sexuelle, se serait déshabillé et aurait pénétré la mineure sans jamais lui demander son consentement.
«Elle voulait»
La version du Sherbrookois de 25 ans diffère. «C’est elle qui nous a offert des condoms. C’est elle qui faisait les mouvements. Clairement qu’elle voulait [...]. Personne n’a agressé personne ce soir-là», a-t-il témoigné aujourd’hui pour sa défense.
Et l’adolescente flirtait avec lui, a fait valoir le fils de l’ex-joueur du Canadien Shayne Corson. Avant de quitter l’appartement, le hockeyeur professionnel n’a pas remarqué si elle pleurait, comme son ami l’a raconté hier.
«Elle était correcte. Comme si rien de pas correct ne s’était passé», a affirmé catégoriquement Corson.
Pourtant, son ami, âgé de 17 ans à l’époque, avait ressenti le besoin de s’excuser à la jeune femme en pleurs «pour ce qui s’était passé». Puis, lorsque les trois garçons sont partis, elle se serait couchée nue et en pleurs dans son lit, complètement perdue et déstabilisée, selon le témoignage de la présumée victime.
L’âge au cœur des accusations
En contre-interrogatoire, Noah Corson a été martelé de questions sur l’âge de la plaignante. L’élément au cœur du procès, puisqu’elle n’était pas en âge de consentir à avoir une relation sexuelle à plusieurs, a expliqué au Journal le procureur de la Couronne, Me Marc-André Roy.
De son côté, Corson était persuadé que l’adolescente était majeure, notamment puisqu’elle parlait de sexe, qu’elle buvait de l’alcool et sortait parfois dans les bars, a-t-il affirmé.
«Il y a une question toute simple: “Tu as quel âge?” Lui avez-vous demandé ça?», a lancé Me Roy à Corson, qui a répondu par la négative.
«J’aurais dû demander ses cartes d’identité», a-t-il ajouté.
L’avocat de la défense estime que les trois versions différentes entendues au procès devraient soulever un doute raisonnable quant au consentement. Et si Corson a commis une erreur sur l’âge de la plaignante, il «croyait sincèrement qu’elle était majeure ou minimalement en âge de consentir», a renchéri Me Jasmin Laperle.
Les plaidoiries de la Couronne auront lieu à la fin du mois.