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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Viol collectif par des hockeyeurs: Noah Corson aurait participé à l’agression sexuelle d’une ado, selon un des accusés

Le hockeyeur jouait à l’époque pour les Voltigeurs de Drummondville lorsqu’il aurait agressé une ado de 15 ans

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Photo portrait de Erika Aubin

Erika Aubin

2023-11-14T16:40:29Z
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Un complice et ami du hockeyeur Noah Corson a offert un témoignage accablant contre lui dans le cadre de son procès pour viol collectif d’une adolescente de 15 ans alors qu’il jouait pour les Voltigeurs de Drummondville.

Pendant que ses deux amis agressaient l'adolescente, Noah Lee Jetté Corson, de son nom complet, serait entré dans la chambre, se serait déshabillé et aurait pénétré la mineure sans jamais lui demander son consentement. C’est du moins ce qu’a raconté du bout des lèvres un des jeunes hockeyeurs présents ce soir-là au procès du Sherbrookois de 25 ans.

Corson est accusé d’agression sexuelle avec la participation de tierces personnes alors qu’il avait 18 ans. La femme était à l’époque âgée de 15 ans.

Rappelons que deux autres accusés mineurs ont déjà plaidé coupables devant le tribunal de la jeunesse. Ainsi, il est interdit de les nommer en raison de leur âge.

L’un d’eux joue encore au hockey dans une ligue semi-professionnelle. L’autre, qui étudie désormais à l’université, a raconté en détail cet après-midi l’agression qu’il a commise à l’automne 2016.

«Je ne sais pas exactement comment on s’est ramassé là. C’était malaisant, c’était inconfortable», a-t-il dit en essayant visiblement de se dédouaner.

En pleurs
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Lorsqu’il est sorti de la pièce pour aller à la salle de bain, il entendait des claques et des gémissements provenant de la chambre où Noah Corson se serait retrouvé seul avec l’adolescente.

Questionné par le procureur de la Couronne, Me Marc-André Roy, l’étudiant a précisé que celle qu’il avait fréquentée quelques mois plus tôt est ensuite sortie de la chambre «avec du mascara qui avait coulé parce qu’elle avait pleuré».

«Je lui ai donné un câlin et je me suis excusé pour ce qui venait de se passer», a-t-il dit en se rongeant les doigts nerveusement.

Selon lui, c’est même Noah Corson qui a lancé l’idée de faire «un trip à trois». Les trois hockeyeurs n’auraient pas reparlé de l’événement lorsqu’ils sont partis en auto ensemble après la soirée: «C’était malaisant», a lancé le témoin de la Couronne.

Photo Erika Aubin
Photo Erika Aubin
Perdue et déstabilisée

Plus tôt dans la journée au procès, la présumée victime a décrit avec courage cette soirée d’horreur.

Elle s’est souvenue de s’être couchée nue et en pleurs dans son lit quand les jeunes hommes ont quitté sa résidence: «J’étais déstabilisée, perdue. J’essayais de comprendre comment ç’a pu arriver», a-t-elle expliqué avec la gorge nouée.

Dans les mois suivants, elle a fait plusieurs tentatives de suicide, vivait de l’anxiété en plus d’avoir été hospitalisée en psychiatrie à deux reprises.

Elle a d’ailleurs reconnu un de ses agresseurs ainsi que Noah Corson sur une affiche géante à l’aréna un soir de match de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Elle connaissait seulement le troisième, qu’elle avait rencontré sur les réseaux sociaux.

Pendant longtemps, elle s’est sentie responsable: «Je me disais que je n’aurais pas dû les laisser rentrer [chez moi]. Quand j’ai compris que ce n’était pas de ma faute, je devais parler, je devais témoigner», a-t-elle confié en se tenant droite.

Noah Corson avait annoncé prendre une pause du hockey professionnel lorsque l’accusation qui pèse contre lui a été dévoilée dans les médias. Il jouait alors pour le Thunder d’Adirondack, aux États-Unis, dans la ligue professionnelle mineure ECHL.

Il est également le fils de l’ex-joueur du Canadien Shayne Corson.

Son procès se poursuit demain devant le juge Paul Dunnigan au palais de justice de Drummondville.

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