Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Sports

Viol collectif d’une ado par trois hockeyeurs: Noah Corson est reconnu coupable à son tour

Le hockeyeur jouait à l’époque pour les Voltigeurs de Drummondville lorsqu’il a agressé une ado de 15 ans

Partager
Photo portrait de Erika Aubin

Erika Aubin

2024-02-09T14:35:52Z
Partager

Le hockeyeur Noah Corson a été reconnu coupable ce matin pour le viol collectif d’une adolescente, pour lequel deux de ses amis mineurs avaient déjà été condamnés, puisqu’il n’a pas pris les mesures raisonnables afin de s’assurer de l’âge de la victime à l’automne 2016.

• À lire aussi: Viol collectif par trois hockeyeurs: Noah Corson croyait avoir le consentement de l’ado

• À lire aussi: Viol collectif par des hockeyeurs: Noah Corson aurait participé à l’agression sexuelle d’une ado, selon un des accusés

«À aucun moment, l’accusé n’a posé de questions à [son ami ou à la victime] quant à son âge, à son niveau scolaire. [...] Le tribunal conclut qu’il n’a pas pris toutes les mesures raisonnables dans les circonstances», a tranché le juge Paul Dunnigan au palais de justice de Drummondville.

Le magistrat a ensuite déclaré Noah-Lee Jetté Corson, de son nom complet, coupable d’agression sexuelle avec la participation de tierces personnes. Ce dernier a quitté la salle d’audience rapidement, main dans la main avec sa mère. Assise quelques bancs plus loin, la victime, qui était accompagnée par des proches, a poussé un soupir de soulagement. 

Après une soirée à La Cage–Brasserie sportive à l’automne 2016, les trois hockeyeurs se sont rendus chez une adolescente, où ils l’ont agressée sexuellement dans sa chambre. Les jeunes hommes cherchaient à «voir des filles pour avoir du plaisir, du fun», selon le témoignage de l’un d’eux au procès de Corson, tenu en novembre.

Publicité
L’âge en litige

La victime était à l’époque âgée de 15 ans. Elle connaissait seulement un des hockeyeurs mineurs, puisqu’elle l’avait fréquenté quelques mois avant.

L’âge de l’adolescente était ainsi au cœur du débat, puisqu’elle ne pouvait pas consentir à l’acte sexuel en groupe, selon la loi. Corson était pour sa part âgé de 18 ans au moment des faits et il jouait pour les Voltigeurs dans la Ligue de hockey junior Maritimes Québec.

«Il basait sa croyance qu’elle avait 18 ans sur le fait qu’elle avait une aisance à parler de sexe, qu’elle avait utilisé l’application Tinder, qu’elle sortait dans les bars et buvait de l’alcool», a détaillé le juge Dunnigan.

Corson, qui n’avait jamais rencontré l’adolescente auparavant, avait affirmé qu’il croyait être dans l’appartement de la victime ce soir-là, même s’il n’a jamais posé de questions à ce sujet. Elle habitait plutôt chez sa mère. 

«Ce qu’il pensait savoir d’elle était essentiellement ce que son ami [mineur lui-même] lui avait dit au restaurant en jasant entre boys», a noté le magistrat.

Rappelons que ses deux amis mineurs ont écopé d’une probation avec suivi de 18 mois devant le tribunal de la jeunesse. Ainsi, il est interdit de les nommer en raison de leur âge.

L’un d’eux joue encore au hockey dans une ligue semi-professionnelle. L’autre, qui étudie désormais à l’université, a raconté du bout des lèvres au procès comment Corson est entré dans la chambre, s’est déshabillé et a pénétré la mineure sans jamais lui demander son consentement.

Publicité
Photo Erika Aubin
Photo Erika Aubin
En pleurs

Après l’agression, l’adolescente est sortie de sa chambre en pleurs, toujours selon le témoin. Il avait même ressenti le besoin de s’excuser. La victime avait aussi confié s’être couchée nue et en larmes dans son lit quand les jeunes hommes ont quitté sa résidence: «J’étais déstabilisée, perdue. J’essayais de comprendre comment ç’a pu arriver», avait-elle dit.

Les témoignages de l’accusé et de la plaignante différaient sur plusieurs points, mais le juge n’a pas eu à analyser leur crédibilité pour rendre son verdict.

«Ça envoie le message que ça vaut la peine de dénoncer. Même si nos souvenirs, nos mémoires ne sont peut-être pas optimaux, au final, elle a été crue», a insisté le procureur de la Couronne, Me Marc-André Roy.

L’avocat de la défense a fait savoir que son client était en désaccord avec le verdict: «On va analyser tout ça et prendre une décision voir si on va en appel», a dit Me Jasmin Laperle.

Noah Corson, le fils de l’ex-joueur du Canadien Shayne Corson, avait annoncé prendre une pause du hockey professionnel lorsque l’accusation qui pesait contre lui a été dévoilée dans les médias. Il jouait alors pour le Thunder d’Adirondack, aux États-Unis, dans la ligue professionnelle mineure ECHL.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité