Viol collectif d’une ado par trois hockeyeurs: Noah Corson condamné à deux ans de prison
L’ancien joueur des Voltigeurs espérait plutôt s’en tirer avec la prison à la maison

Erika Aubin
Un ex-joueur de hockey junior québécois immature et dont le jugement a été altéré par la culture de son sport purgera presque deux ans derrière les barreaux pour le viol collectif d’une adolescente de 15 ans, à Drummondville.
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«La culture interne [du hockey] teinte son mode de pensée. Il connaît la popularité et le succès. On peut se permettre de croire qu’il y a eu un certain sentiment d’impunité», a dit le juge Paul Dunnigan avant de condamner Noah-Lee Jetté Corson à une peine de deux ans moins un jour.
À l’époque, celui qui est également le fils de l’ex-joueur du Canadien de Montréal Shayne Corson portait les couleurs des Voltigeurs dans la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ).
Sa carrière s’est arrêtée abruptement lorsque l’affaire a été médiatisée.

Le Sherbrookois de 27 ans, qui espérait purger sa sentence à la maison, a plutôt pris le chemin de la prison, lundi matin. Avant d’être amené en détention, il a enlacé longuement sa mère dans la salle d’audience, au palais de justice de Drummondville.
Au terme de son procès, l’ex-hockeyeur avait été reconnu coupable d’agression sexuelle avec la participation de tierces personnes. Corson n’avait pas pris les mesures raisonnables afin de s’assurer de l’âge de la victime, à l’automne 2016, a rappelé le juge.
Deux de ses amis, que l’on ne peut nommer puisqu’ils étaient mineurs, avaient pour leur part été condamnés à une probation avec suivi. L’un d’eux joue encore au hockey dans une ligue semi-professionnelle.
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En pleurs
Après une soirée à La Cage – Brasserie sportive, les trois hockeyeurs s’étaient rendus chez l’adolescente, où ils l’ont agressée sexuellement dans sa chambre. Elle était ensuite sortie de la pièce en pleurs, au point où un des garçons s’était excusé auprès d’elle «pour ce qui venait de se passer».
La victime, à l’époque âgée de 15 ans, s’était couchée nue et en larmes dans son lit quand les jeunes hommes ont quitté sa résidence.
Elle connaissait seulement un des hockeyeurs mineurs, puisqu’elle l’avait fréquenté quelques mois avant.

L’âge de l’adolescente était ainsi au cœur du procès, puisqu’elle ne pouvait pas consentir à l’acte sexuel en groupe, selon la loi. Corson était pour sa part âgé de 18 ans au moment des faits.
Sentiment de culpabilité
Selon un rapport présentenciel, le jeune homme était à ce moment «immature, démontrait un certain niveau d’impulsivité dans ses choix» et une certaine objectivation de la femme.
Dans les vestiaires, il a été exposé à des propos douteux à l’égard des femmes et des distorsions sur la sexualité, toujours selon le rapport. «Il avait certainement un pouvoir d’attraction sur les filles et les jeunes, et il a probablement rarement essuyé un refus», y ajoute-t-on.
Pour sa part, la victime vit encore avec de lourdes séquelles. Elle a notamment fait des tentatives de suicide et vécu des périodes de dépression au point de devoir être hospitalisée en psychiatrie. Elle ressent une colère immense conjuguée à un «sentiment de culpabilité irrationnel».
Malgré un long parcours judiciaire, elle n’a jamais abandonné avec l’espoir d’en protéger d’autres et de donner le courage aux victimes de dénoncer, peu importe le statut de leur agresseur, avait-elle dit en entrevue avec Le Journal.
De son côté, Corson a porté le verdict de culpabilité en appel.
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