Vincent Lecavalier: dans les souliers d’un premier choix
Vincent Lecavalier comprend la pression que peut ressentir Shane Wright

Jonathan Bernier
Kent Hughes a beau avoir voulu ralentir les ardeurs des partisans en soutenant que l’organisation allait être patiente avec son premier choix, n’empêche que la pression extérieure sera forte sur celui qui sera l’heureux élu.
• À lire aussi: Xavier Simoneau jouera avec le Rocket
• À lire aussi: Canadien: aucune décision n’a été prise quant au premier choix
Choisi au premier rang par le Lightning de Tampa Bay lors de l’encan de 1998, Vincent Lecavalier en connaît un bail sur la question. À l’époque, Art Williams, le propriétaire de l’équipe floridienne, avait déclaré que le Québécois deviendrait ni plus ni moins que le Michael Jordan du hockey.
- Écoutez la chronique sports de Mathieu Boulay au micro d’Alexandre Moranville sur QUB radio :
« J’ai été chanceux d’avoir Jacques [Demers] avec moi, après ce commentaire-là. Il m’a protégé, il ne m’a mis aucune pression », a indiqué Lecavalier, à propos de son premier entraîneur-chef dans la LNH.
« Ça a été une année exceptionnelle. Je jouais sur le troisième trio. Jacques m’avait dit de continuer de me développer et de m’améliorer, qu’il me ferait jouer avec de bons vétérans », a poursuivi l’athlète originaire du quartier de L’Île-Bizard, à Montréal.
Pour cette première de 14 saisons dans l’uniforme du Lightning, Lecavalier avait récolté 28 points, dont 13 buts. Une récolte en apparence mince, mais acquise au sein d’une formation qui avait terminé la saison au 27e et dernier rang de la LNH avec un dossier de 19-54-9.

Au moment de repêcher l’ancien de l’Océanic de Rimouski, le Lightning en était à sa sixième saison d’activité. La formation n’avait participé qu’à un seul tour éliminatoire. Et le marché du hockey de la région de Tampa était loin d’être développé comme il l’est aujourd’hui.
Par conséquent, les réflecteurs n’étaient pas braqués sur lui comme ils l’auront été sur Shane Wright, Juraj Salfkovsky ou Logan Cooley à Montréal.
« Je me retrouvais au sein d’une organisation qui n’était pas trop gagnante. Ça leur a permis d’être patients avec moi la première année, a raconté Lecavalier. Ce n’est pas facile d’être le numéro un et d’avoir du monde de l’extérieur qui te pose des questions tous les jours, mais tu dois vivre et grandir avec ça. »
Un appel à l’Ontarien
À l’image de Wright, Lecavalier était pressenti pour être le premier de classe depuis plusieurs mois lorsque l’encan s’est amorcé sur le parquet du Marine Midland Arena de Buffalo, le 27 juin 1998.
En sa qualité de conseiller spécial aux opérations hockey du Canadien, Lecavalier a passé un coup de fil à l’attaquant des Frontenacs de Kingston pour partager son expérience.
« Je voulais davantage comprendre le jeune homme et savoir comment il a géré cette situation au cours de l’année. Je pense qu’il l’a bien fait, a-t-il mentionné. J’ai appris beaucoup sur lui. C’est une bonne personne qui a de hauts standards. »
Le travail commence
Champion de la coupe Stanley, marqueur de 421 buts, dont 52 qui lui ont valu le trophée Maurice-Richard au terme de la campagne 2006-2007, Lecavalier s’est permis le conseil suivant au jeune Ontarien.
« Que tu sois le premier ou le 200e, l’objectif de tous les joueurs repêchés est de se tailler, un jour, un poste dans la LNH. Être un choix de première ronde te donne simplement l’avantage d’avoir possiblement une occasion plus rapide de le faire », a-t-il indiqué.
« Alors, savoure le moment, mais dès le lendemain, tu dois te mettre au travail », a-t-il poursuivi.
Un conseil qui vaut à tous ceux qui entendront leur nom, jeudi soir et vendredi après-midi, au Centre Bell.