Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec

Ville de Québec: «Dommage de devoir débaptiser» le parc Lucien-Borne, dit la famille de l’ex-maire

L'ex-maire de Québec, Lucien Borne
L'ex-maire de Québec, Lucien Borne Photo fournie par BAnQ
Partager
Photo portrait de Taïeb Moalla

Taïeb Moalla

2023-05-02T16:30:37Z
2023-05-02T20:38:28Z
Partager

Tout en souhaitant qu’un lieu public soit nommé à la mémoire du défunt artiste Karim Ouellet, la famille de l’ancien maire de Québec, Lucien Borne, trouve «dommage de devoir débaptiser le parc Lucien-Borne pour ensuite le renommer».

Discrète jusqu’à maintenant, la famille de celui qui a dirigé la Municipalité entre 1938 et 1953 a pris position dans une lettre contenue dans un rapport de consultation qui sera mis en ligne ce mardi à 15h, a appris Le Journal. Cette consultation publique faisait suite à la proposition du Comité de toponymie de la Ville de Québec de rebaptiser le «parc Lucien-Borne», dans le secteur Montcalm, en parc «Karim-Ouellet»

Dans une lettre datée du 10 avril et signée par Lucie Borne, petite-fille du maire, on peut lire ceci: «Nous nous permettons de suggérer de trouver un nouvel endroit où le nom de Karim Ouellet pourrait faire l’unanimité», écrit celle qui dit parler au nom de toute la famille Borne.  

Photo d'archives Agence QMI, Joël Lemay
Photo d'archives Agence QMI, Joël Lemay

Cette dernière propose à la Ville d’autres façons de rendre hommage à M. Ouellet comme celle de renommer le studio où il travaillait dans le quartier Saint-Roch ou encore de «changer le nom de la rue Saint-Anselme» pour la rue Karim-Ouellet. 

Publicité

Plus grand que nature 

Se disant en accord avec la lettre de sa tante Lucie, l’animatrice Geneviève Borne, arrière-petite-fille de Lucien Borne, a d’emblée tenu à rappeler toute l’admiration qu’elle voue à Karim Ouellet et elle a insisté sur l’importance qu’un lieu public porte son nom à Québec. 

Geneviève Borne
Geneviève Borne PHOTO D'ARCHIVES, AGENCE QMI (MARIO BEAUREGARD)

«Il est toutefois dommage de devoir débaptiser le parc Lucien-Borne pour ensuite le renommer, nuance-t-elle. Dans mon salon, j'ai une photo du maire Borne avec Winston Churchill et une autre avec le Général de Gaulle. Vous devinerez que je ne suis pas objective: je suis en grande admiration devant ce maire plus grand que nature qui a accueilli les plus grands à Québec pendant la deuxième Guerre Mondiale et qui a fait de Québec une ville moderne tout en conservant précieusement son patrimoine.» 

Geneviève Borne ajoute que «nous vivons dans une démocratie. Si la population décide que ce changement de nom est nécessaire plutôt que de trouver un autre lieu pour célébrer la vie de Karim que j'adorais, eh bien, soit!". 

«Pas de déchirement shakespearien» 

Claude Lavoie, président du Comité de toponymie de la Ville de Québec, a soutenu mardi en fin de matinée avoir parlé avec Lucie et Geneviève Borne.  

«Pour avoir parlé pendant presque une heure à Lucie, je peux vous dire qu’elle se rallie à la décision si c’est la volonté populaire. Et c’est la même chose pour Geneviève. Il n’y a pas de déchirement shakespearien dans la famille», a-t-il juré.

Publicité

Selon lui, la consultation publique des dernières semaines a vu la participation de 191 personnes («une très forte mobilisation», dit-il) et que 83 % des répondants ont affirmé être «parfaitement favorables» au changement de nom du parc. Seuls 10 % des participants ont exprimé un désaccord, a-t-il précisé. 

Le rapport de la Commission de toponymie sera publié mardi après-midi sur le site Internet de la Ville. Le changement de nom sera normalement soumis au vote des conseillers municipaux lors du conseil municipal du 16 mai.  

Cela dit et malgré les assurances de M. Lavoie, Lucie Borne est revenue à la charge, le 28 avril, en proposant «un compromis» au Comité de toponymie. Dans son courriel, la petite fille de l’ancien maire suggère désormais de créer un Espace Karim-Ouellet à l’intérieur du parc Lucien-Borne. 

Réactions 

Invité à réagir, le maire Marchand a minimisé la portée de cette sortie. « Dans une famille, il y a autant d’individus qu’il peut y avoir de positions. Le Comité de toponymie a fait le travail qu’il fallait », a-t-il assuré.  

Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord, a plutôt regretté « le malaise » que cette situation a créé. « Les gens se sentent bousculés », a-t-il déploré. 

Stevens Mélançon, conseiller municipal d’Équipe Priorité Québec, s’est attaqué à « la crédibilité » de l’administration Marchand dans ce dossier.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité