Des chercheurs montréalais découvrent comment freiner le VIH
Agence QMI
Des chercheurs montréalais ont découvert un moyen de freiner le VIH sur des souris greffées de cellules immunitaires de personnes infectées, selon une étude publiée jeudi.
L’équipe de scientifiques du Centre hospitalier de l’Université de Montréal) (CHUM) et de l’Université Yale a utilisé des anticorps présents dans le sang de personnes infectées.
Selon l’étude publiée dans «Cell Host & Microbe», les chercheurs, en collaboration avec des confrères américains, sont parvenus à retarder le retour du virus après une interruption de la «thérapie antirétrovirale» sur le rongeur.
Ce modèle animal «humanisé» a été mis au point par des chercheurs de l’Université Yale et doté d’un type de cellules immunitaires, appelées cellules tueuses naturelles (NK), pour étudier les maladies comme le cancer, la leucémie et le VIH.
Le VIH infecte les cellules hôtes en se fixant avec son enveloppe dont la forme se transforme au contact des surfaces cellulaires.
«Avec notre cocktail composé de deux anticorps naturellement présents dans le plasma des personnes infectées par le VIH et d’une petite molécule "ouvre-boîte", nous avons réussi à exposer et stabiliser une forme vulnérable de l’enveloppe du virus. Cela laisse le temps aux anticorps, qui ont reconnu le virus, d’appeler "la police" du système immunitaire, les cellules NK, et de se débarrasser des cellules infectées», a expliqué Andrés Finzi, coauteur principal de l’étude, chercheur au Centre de recherche du CHUM et professeur à l’Université de Montréal.
Selon l’étude, durant la trithérapie, le VIH se cache dans des réservoirs au creux des globules blancs impliqués dans le système immunitaire.
À cause de ces sanctuaires viraux justement, le traitement administré ne permet pas la guérison des patients atteints du VIH, ce qui les contraint à suivre un traitement durant toute leur vie pour empêcher le virus de «rebondir».
«Dans les souris humanisées, nous avons stoppé la trithérapie avant de leur administrer notre cocktail. Le rebond du virus a lieu seulement 46 jours après. Chez les souris qui n’ont pas reçu le cocktail, le rebond se produit dans les 10 jours. Une telle efficacité dans ce modèle animal est vraiment très prometteuse», s’est réjoui le professeur Finzi.
Quelque 38 millions de personnes vivaient avec le VIH à la fin 2019, selon des statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).