Vieux-Montréal: tour guidé dans les pas de femmes qui l’ont marqué
Marie-Ève Blanchard
Femmes exceptionnelles, mais aussi «ordinaires» et souvent oubliées, elles sont des milliers à avoir contribué à l’établissement de Ville-Marie, puis au rayonnement de Montréal. Tour guidé à la découverte de lieux du Vieux-Montréal, et aux abords du centre-ville, et de quelques-unes de ces femmes qui ont marqué l’histoire.
Marguerite Bourgeoys – Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours

Nombreux sont ceux qui ont tendance à passer devant sans prendre le temps d’y pénétrer. Et pourtant! L’intérieur de la plus ancienne chapelle en pierre de Montréal est vraiment superbe, avec ses bateaux miniatures suspendus qui rappellent cette époque où elle était un lieu prisé par les marins. Rue Saint-Paul, elle occupe l’endroit même où la première chapelle de pèlerinage a été fondée en 1655 par Marguerite Bourgeoys. À l’intérieur, devant l’autel où reposent les restes mortels de cette pionnière, on peut admirer une petite statuette en bois de Notre-Dame-de-Bon-Secours qu’elle avait rapportée de France et qui a survécu à l’incendie de la première chapelle. La fondatrice de la première école de Ville-Marie et de la congrégation de Notre-Dame a aussi préparé les Filles du roi à leur nouveau rôle, ce qui a permis l’établissement de familles et garanti la survie de la colonie.
Françoise Sullivan – Hôtel Hyatt

À la hauteur des rues Sainte-Catherine Est et Saint-Hubert, la plus haute murale de la ville rend hommage à l’artiste Françoise Sullivan sur un pan de l’hôtel Hyatt. Depuis le mois dernier, des projections artistiques l’illuminent et redonnent vie à l’héritage de l’artiste en s’inspirant de son cycle Danse dans la neige. Signataire du Refus global à la fin des années 1940, Sullivan a apporté une nouvelle sensibilité visuelle à l'art québécois et a marqué l'histoire de l'art par son apport majeur à la danse moderne au Canada.
Judith Moreau de Brésoles – Rues Saint-Paul et Saint-Sulpice – Les cours Le Royer

En 1644, Jeanne Mance fait construire le premier Hôtel-Dieu à l'angle des actuelles rues Saint-Paul et Saint-Sulpice. Quinze ans plus tard, trois religieuses Hospitalières de Saint-Joseph vinrent lui prêter main-forte, dont Judith Moreau de Brésoles qui en devint la mère supérieure. Elle fut aussi l’une des premières chimistes et pharmaciennes de la Nouvelle-France. Les Hospitalières de Saint-Joseph avaient aussi la fibre commerciale: elles firent construire sur le site de l’Hôtel-Dieu un vaste complexe de magasins-entrepôts qui occupe encore aujourd’hui le quadrilatère. Il témoigne de la vigueur commerciale du quartier alors que la ville s’industrialisait.
Alys Robi – Monument-National

C’est dans ce théâtre, le plus vieux toujours en activité de la métropole, que s’est produit Alys Robi (1923-2011), à son arrivée à Montréal, dans la troupe de Rose Ouellette (La Poune) avant qu’elle devienne la première star internationale québécoise.
Jeanne Mance – Place d’Armes

Au cœur de la place d’Armes, l’œuvre de Louis-Philippe Hébert attire aussitôt le regard. Sur le côté sud-ouest de la colonne dominée par Maisonneuve se trouve Jeanne Mance, «une géante»: première infirmière laïque en Amérique du Nord et fondatrice du premier hôpital de Montréal, l'Hôtel-Dieu. Femme de caractère et dévouée, elle est représentée le visage empreint de douceur pansant le poignet d'un enfant autochtone. Bien qu’elle ait été reconnue en 2012 comme cofondatrice de Montréal, sa statue est toujours adossée à un angle de la colonne alors qu’elle devrait être placée au sommet du monument, aux côtés de Maisonneuve.

Carnet pratique
- La passionnante guide Suzanne Biron-Masciotra propose chez Guidatour cette visite, Ces femmes qui ont façonné Montréal, où plusieurs autres femmes exceptionnelles sont mises de l’avant.
- L’entreprise locale célèbre d’ailleurs cette année son 40e anniversaire d’entrepreneuriat et de présence touristique au féminin. Elle propose des visites publiques et privées selon différentes thématiques.
- Info: www.guidatour.qc.ca