[VIDÉOS] Claude «10-4» Poirier: «Les humoristes ont envahi tous les postes de radio, on est pogné avec ça!»
Guillaume Picard
Claude Poirier a décidé de célébrer ses 64 ans de carrière avec Mélanie Maynard au cours d’une entrevue échevelée, disons-le. Pour cet épisode de Sucré salé, ils ont piqué une jasette au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal.
L’homme de 85 ans, toujours aussi pressé d’aller au fond des choses, a amorcé l’exercice en disant à l’animatrice d’«accoucher» et de lui poser ses questions.

Au cours de l’entrevue, le bouillant journaliste judiciaire a dit que la radio parlée et la télévision avaient bien changé depuis son époque. On comprend que ce n'est pas pour le mieux à ses yeux.
«Le problème, c’est que les humoristes ont envahi tous les postes de radio, on est pogné avec ça! Pis dans le domaine du sport, tous les anciens joueurs de hockey avec leur jackstrap ont envahi les shows de télévision. Faque c’est ça, on fait une pause, on va prendre un verre, on revient dans un instant, mesdames, messieurs», a-t-il dit dans une envolée comme il en a le secret.
Celui qui a contribué à ce que l’on retrouve le cœur du frère André refuse pourtant d’être considéré comme un «personnage».
«Ce n’est pas une question de personnage, arrêtez-moi donc ça! Tsé YouTube sort des affaires assez spéciales. C’est vrai des fois que je me suis emporté. Mais moi je m’excuse, quand c’est blanc, c’est blanc, pis quand c’est noir, c’est noir. Ça vient de finir. Pis si j’ai tort, je vais m’excuser et je vais dire: “Hier, je vous ai parlé de telle affaire, j’étais dans le champ, je suis allé aux informations, et merci à ceux qui m’ont appelé.”»
Pourquoi monsieur «10-4» a-t-il donné rendez-vous à Mélanie au cimetière, vous demandez-vous? «Pour moi, c’est significatif. Mon père, ça a été un dur coup quand il est parti rapidement. Pendant six mois, toutes les semaines, aussitôt que je m’organisais, je pouvais arrêter quelques minutes pour lui parler. Parce qu’il n’était pas heureux que j’aie décidé de faire ce métier-là. Il ne me l’avait pas tellement pardonné.»
C’est sa mère, Mariette Leblanc, qu'il surnommait «Ti-Coune», qui a en quelque sorte tracé la voie de Claude Poirier vers les affaires judiciaires à la radio et à la télévision.
«C’est elle qui m’a donné le goût de faire ce métier-là, car elle lisait Allô Police, ces affaires-là.»
Claude Poirier, qui a subi cinq pontages en 2013, a vécu des moments difficiles au fil de sa longue carrière. Il a même craint pour sa vie à plus d’une reprise. Il a aussi été bouleversé par certains dossiers.
«Il y a eu des cas où ça m’a vraiment marqué. [Robert] Brown qui s’est suicidé devant moi dans un motel de Saint-Eustache, Jolène Riendeau, ça m’a touché beaucoup, Julie Surprenant, ça m’a touché beaucoup, Cédrika Provencher, ça a été un fiasco monumental. C’est sûr que ce n’est pas toutes des affaires reluisantes, mais j’ai essayé d’être le plus honnête possible dans mon métier.»
Claude Poirier sera de l’émission Le Parloir dès le 8 octobre sur la chaîne TÉMOIN. Une série documentaire sur lui est aussi en préparation, un projet impliquant Paul Arcand.