Vidéos à glacer le sang: Steeve Gagnon disait vouloir «effoirer» des enfants avec sa camionnette à Amqui

Des vidéos extraites du téléphone de Steeve Gagnon font l’étalage d’un sinistre plan qui aurait pu transformer la tragédie d’Amqui en un carnage encore plus funeste, l’auteur de l’attaque au camion-bélier y détaillant son souhait de se rendre dans trois écoles du secteur pour «effoirer» des enfants.

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Les trois vidéos présentées jeudi matin au jury donnent froid dans le dos.

Une ordonnance de non-publication restreint leur diffusion, mais le tribunal permet que les propos évoquant une tuerie de masse qui y sont tenus par l’accusé soient rapportés.

Gagnon, qui est accusé d’avoir fait trois morts et plusieurs blessés dans une attaque au camion-bélier sur le boulevard Saint-Benoît le 13 mars 2023, y décrit son souhait de s’en prendre à trois écoles d’Amqui. 

Il y cite la polyvalente de l’endroit et deux établissements de niveau primaire.

Les images datent du 11 mars, soit deux jours avant le drame, selon l’enquêteur principal au dossier, Stéphane Bolduc. Dernier témoin du ministère public, il a analysé le contenu du téléphone de l’accusé.

«Ça prend cinq minutes, faire les trois cours d’école à Amqui», prévient Gagnon, agité.

«La première à la polyvalente, écraser la gang de flos, t’es bon pour un 25, 30. Sortir, aller à l’école Caron, t’es sur l’heure du midi, les flos sont dehors, tu en écrases un 25, 30 encore. [...] En sortant de l’école Sainte-Ursule, j’en ai encore écrasé un 25, 30, 40, je sais pas, la cour est grande», s’excite l'homme.

«Tow! Tow! Tow! Tow! Tow!» répète-t-il en simulant des bruits de victimes happées par sa camionnette.

«Le repos du guerrier»

Rappelons que le ministère public a exposé dans sa preuve que Steeve Gagnon, après avoir quitté son domicile le 13 mars 2023, se serait initialement rendu dans la cour de la polyvalente Armand-Saint-Onge avant de se diriger vers le boulevard Saint-Benoît.

Il n’y avait toutefois aucun élève puisqu’il s’agissait d’une journée pédagogique placée ce lundi de retour de la semaine de relâche. Les recherches dans son téléphone montrent toutefois que le suspect s’était informé sur les dates de la relâche dans les jours précédents.

Après avoir fait trois sites d’impact sur le trottoir bordant la route 132, tuant au passage trois hommes et faisant plusieurs blessés, Gagnon s’est livré aux policiers dans les instants suivants, selon la preuve de la poursuite.

Or, c’est exactement ce qu’il décrit dans les vidéos retrouvées dans son cellulaire. Après avoir semé la mort, l’homme de 40 ans prévoyait se stationner au poste de la Sûreté du Québec pour s’y allumer une «belle petite cigarette».

«Le repos du guerrier, tabarnak», lance-t-il sur la vidéo.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Menace à glacer le sang

Au début de la première séquence, Steeve Gagnon apparaît en avoir contre les médecins qui refusent de l’opérer pour ses problèmes de dos. 

Le D^r Denis Normand Boucher est d’ailleurs venu témoigner mardi, provoquant l’ire de l’accusé. Le médecin a décrit au jury que les examens d’imagerie par résonnance magnétique de Gagnon ne justifiaient pas une chirurgie.

«Ils sont mieux de me crisser patience avec leurs hosties de pilules. De s’enlever les doigts de dedans le cul pis m’envoyer me les faire souder les hosties de vertèbres», s’insurge le suspect alors qu’il se filme.

La première vidéo, celle où il décrit son horrible scénario, se conclut par une déclaration qui glace le sang.

«Vous vouliez me faire chier, ben vos morveux sont morts! Je les ai tous effoirés», crie Steeve Gagnon à la caméra, prévenant les autorités qu’il va faire monter «la cote de sécurité d’alerte à extrême».

«Fiez-vous sur moi, ma gang d’hosties.»

Preuve close pour le ministère public

• La Couronne a fait entendre un total de 46 témoins sur une douzaine de journées d’audience.
• Une soixantaine de pièces ont été déposées en preuve.
• Le procès est maintenant suspendu jusqu’au mercredi 11 juin.
• M^e Hugo Caissy, l’avocat de Gagnon, annoncera à ce moment si une défense sera présentée.
• Le cas échéant, Steeve Gagnon et un expert pourraient être appelés à la barre.
• L’homme de 40 ans est visé par trois chefs d’accusation de meurtre au premier degré, ainsi que par deux chefs d’accusation de multiples tentatives de meurtre visant un total de neuf personnes.