Traverse à Québec: la CAQ veut recréer le Marché Champlain
Marc-André Gagnon | Bureau parlementaire
Place publique, grand marché, restaurant, terrasse : la CAQ a dévoilé ce matin – sans coûts ni échéancier – la grande métamorphose qu'elle projette sur le site actuel de la traverse de Québec.
Si la Coalition avenir Québec est reportée au pouvoir, le secteur de la gare fluviale tel qu'on le connaît aujourd'hui sera complètement transformé, a annoncé François Legault.
On ignore toutefois combien le projet coûterait, et quand il serait complété. Il appartiendrait à un nouveau bureau de projet de le préciser, un peu comme c’est le cas avec le projet de 3e lien.
Cet engagement, le premier de la campagne électorale pour la CAQ dans la Capitale-Nationale, a été dévoilé en grande pompe, lors d’une conférence de presse à la baie de Beauport. L'événement marquait aussi la reprise de la campagne électorale du chef caquiste, qui a été suspendue hier en raison du décès de la reine d'Angleterre, Élisabeth II.
Dans une vidéo promotionnelle, on constate que la CAQ raserait complètement la gare fluviale actuelle, afin de procéder à un réaménagement complet du site, dont la superficie totale est estime à 8000 mètres carrés.
Recréer le Marché Champlain
Le parti de François Legault ambitionne entre autres d'y recréer le Marché Champlain, disparu en 1910. Un gigantesque bâtiment inspiré de celui d’antan serait érigé pour y installer l’un « des plus impressionnants marchés publics intérieurs du continent », avec des kiosques similaires à ceux qu’on retrouve au Grand Marché, inauguré en 2019 par la Ville de Québec, près du Colisée.
Il s'agirait d’ailleurs d'une façon de pallier le vide laissé par la démolition du Marché du Vieux-Port, en 2019, au profit du Grand Marché situé à ExpoCité.
La ministre responsable sortante de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, ne craint pas d’impact pour les commerçants du Grand Marché.
«Tout le monde est intéressé par ce projet-là», a-t-il indiqué aux côtés de son chef, en répondant aux questions des journalistes.
Place publique
Une grande place publique, d'où il serait possible d'apprécier davantage la proximité du Château Frontenac, serait aussi aménagée.
L'endroit permettrait d'y offrir de l'animation et des spectacles, un peu comme c'est le cas du côté du fleuve, où une gare fluviale flambant neuve a été inaugurée il y a quelques années près du quai Paquet.
L'endroit, une fois revampé, deviendrait en quelque sorte un prolongement de la promenade Samuel-de-Champlain, dont la phase 3 est en voie d'être complétée et à laquelle le gouvernement sortant a promis une phase 4, malgré les tergiversations de la ministre caquiste Geneviève Guilbault à ce sujet.
Navettes fluviales
Quant aux quais, ils seraient modifiés de façon à pouvoir accueillir, dans l'avenir, des navettes fluviales de plus petit gabarit que les traversiers utilisés actuellement, dont la fin de fin est estimée à 2031.
Le Journal de Montréal rapportait en mars dernier que le service de traversier entre Québec et Lévis serait éventuellement repensé afin de servir exclusivement piétons et cyclistes.
La vision dévoilée de la CAQ, qui suppose la construction d’un tunnel Québec-Lévis de centre-ville à centre-ville, entrainerait la fin de l’offre de service actuelle de la Société des traversiers du Québec entre les deux rives.
Une somme d’environ 250 millions $ serait économisée en n’ayant pas à remplacer les traversiers actuels. L’offre de navettes fluviales serait confiée au privé, de façon à offrir des liaisons jusqu’à Lévis, l'île d'Orléans, la Côte-de-Beaupré, Bellechasse et peut-être même Cap-Rouge.
Toujours à l’échelle de la région métropolitaine de Québec, la CAQ souhaite augmenter l’achalandage touristique de 35% d’ici 2040. Le parti s’engage à déposer un plan pour faire passer à terme le nombre de touristes de 4,1 à 5,5 millions de personnes et de 380 000 à 525 000, le nombre de touristes d’affaires.