[VIDÉO] Pont Ambassador: c’est toujours l’impasse au blocus de Windsor
Nora T. Lamontagne et Erika Aubin
La pression politique des États-Unis a certainement pesé dans la balance pour que les forces de l’ordre tentent en grand nombre, samedi, de déloger les manifestants qui bloquent le pont Ambassador.
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Au vu du blocage qui perdure à cet important poste frontalier depuis lundi, le président Joe Biden a abordé le sujet avec Justin Trudeau, au téléphone, vendredi.

« C’est hautement inhabituel pour un président américain de dire au premier ministre canadien de régler ses problèmes de politique interne », fait remarquer Rafael Jacob, analyste de la politique américaine.
Au lendemain de ces discussions, les policiers en uniformes sont débarqués par dizaines vers 8 h du matin au pont Ambassador, à Windsor, à la frontière entre l’Ontario et le Michigan.
The Windsor Police & its policing partners have commenced enforcement at and near the Ambassador Bridge. We urge all demonstrators to act lawfully & peacefully. Commuters are still being asked to avoid the areas affected by the demonstrations at this time.
— Windsor Police (@WindsorPolice) February 12, 2022
Des équipes tactiques, au moins deux blindés de la Gendarmerie royale du Canada et des tireurs d’élite ont aussi été aperçus sur les lieux, a rapporté Global News.

Windsor n’est pas Ottawa
Rien de tel n’a été vu à Ottawa dans les dernières semaines.
« On ne peut pas vraiment comparer les deux [blocages], parce qu’ils sont très différents. Le nombre de manifestants, la durée de l’occupation ne sont pas les mêmes et la géographie [est] totalement différente », souligne l’ex-chef de police d’Ottawa Charles Bordeleau.
Si plusieurs automobilistes ont quitté le convoi immobilisé à Windsor en matinée, une centaine d’irréductibles, pour la plupart des piétons, étaient toujours sur place en fin de journée.

Jason Bellaire, de la police de Windsor, était incapable de confirmer si le pont serait définitivement évacué au moment de mettre sous presse. Une arrestation a été effectuée.
De pire en pire
Devant cette impasse, la pression politique risque d’augmenter avec le temps au vu des conséquences économiques importantes qu’entraîne le blocage des postes frontaliers, selon Rafaël Jacob.

Samedi en après-midi, l’accès à celui de Coutts, en Alberta, occupé depuis deux semaines, a d’ailleurs été temporairement interdit par l’Agence des services frontaliers du Canada.
« Plus [les blocages] durent, plus il y a des risques d’empirer les problèmes avec la chaîne d’approvisionnement. Et aux États-Unis, toute la question de l’inflation est un énorme problème politique », prévient le politicologue.
– Avec l’Agence QMI et l’AFP