VIDÉO | Justin Trudeau part dans les bonnes grâces de son parti et des militants

Raphaël Pirro
Après une fin de parcours cahoteuse, Justin Trudeau s’en va dans les bonnes grâces de son parti et de ses militants, qui lui ont réservé un accueil chaleureux et émotif pour son discours d’adieu au Centre Rogers d’Ottawa, dimanche soir.
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Le premier ministre sortant a lancé un message aux militants libéraux: les enjeux auxquels fait face le Canada – soit la menace américaine – définiront le pays à long terme.
«La démocratie n’est pas acquise. La liberté n’est pas acquise. Même le Canada n’est pas un acquis. Rien de tout cela n’est le fruit du hasard. Aucun d’entre eux ne se poursuivra sans effort», a lancé M. Trudeau dans un discours ponctué d’applaudissements sentis.
M. Trudeau a soutenu que les Canadiens devaient continuer de se battre «les coudes à l’air» contre la «menace existentielle venant de nos voisins».
Chrétien c. Trump
Prenant la scène tout juste après, l’ancien premier ministre Jean Chrétien a levé la foule avec un long discours largement porté sur les relations canado-américaines.
M. Chrétien, qui fait l’objet de vénération par les partisans libéraux, a mis en garde que «le respect mutuel, l’esprit de coopération réciproque, l’amitié qui ont longtemps caractérisé nos relations est en train de faire place à la méfiance».
Pour son effet galvanisant sur l’identité canadienne, Donald Trump mérite l’Ordre du Canada, a blagué l’ancien premier ministre, qui a manifestement pris le président en grippe.
«Ma mère nous a montré les bonnes manières. Elle aurait été gênée si j’avais traité quiconque comme le président [Trump] a traité mon premier ministre et le président de l’Ukraine dans les dernières semaines», a-t-il lancé.
L’ancien premier ministre a livré un plaidoyer pour la construction d’un gazoduc entre l’Alberta et le Québec afin de livrer de l’énergie à l’Europe.
Une fin de parcours marquée par les États-Unis
Au plus bas dans les sondages dans les derniers mois de 2024, M. Trudeau avait annoncé sa démission le 6 janvier, après des mois de luttes intestines dont le paroxysme a été la démission-choc de son ancien bras droit, Chrystia Freeland.
L’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche a cependant donné l’occasion à M. Trudeau d’adoucir la fin de son règne, porté par un élan de nationalisme canadien.
M. Trudeau a été élu chef du Parti libéral du Canada en 2013. Au déclenchement des élections fédérales de 2015, le PLC était en troisième position dans les sondages après le Parti conservateur et le NPD.