[VIDÉO] Il poignarde un pur inconnu à la tête: cinq ans de taule pour un violent récidiviste
La scène troublante a été captée par une caméra de surveillance

Laurent Lavoie
Un criminel qui cumule les crimes violents depuis plus d’une décennie vient d’écoper de cinq ans de détention pour avoir poignardé un pur inconnu à la tête devant un bar des Laurentides.
Kishothman Veerasingam est «un individu qui depuis plusieurs années se livre à des crimes sérieux de violence et qui n’a ainsi pas été dissuadé par ses nombreux passages à la cour», a récemment déploré la juge Kathlyn Gauthier, au palais de justice Saint-Jérôme.
Elle a ensuite condamné l’homme de 31 ans pour l’«acte violent, sévère, soudain et injustifié» à l’endroit de Matthew Hamel, en mars 2023, devant Le Cha-Cha, à Sainte-Thérèse.
La victime avait croisé une première fois le chemin de Veerasingam et deux de ses amis, qui étaient alors «amicaux».

Veerasingam est toutefois devenu «très agressif» et a cherché à pousser la victime.
Le groupe s’est déplacé dehors, aux portes de l’établissement. Veerasingam et un complice ont rapidement sorti un couteau, comme en témoignent les images d’une caméra de surveillance.

Sans crier gare, l’accusé a poignardé à la tête Matthew Hamel, qui a commencé à saigner abondamment.
Le suspect, intoxiqué par l’alcool, s’est débarrassé de son arme dans un bac à ordures à proximité.
Anxiété et méfiance
Matthew Hamel s’en est tiré avec une lacération de quatre centimètres et quelques points de suture, mais les conséquences du crime le suivent encore aujourd’hui.
«Augmentation accrue de mon anxiété, peur du jugement des autres à cause de ma cicatrice», a-t-il énuméré dans une déclaration soumise en cour.
Afin de dissimuler le «creux» sur sa tête, il n’a d’autre choix que de se laisser pousser les cheveux.

«J’ai toujours été [sociable] et heureux de rencontrer des nouvelles personnes, maintenant j’ai beaucoup de méfiance envers les gens que je ne connais pas», a expliqué M. Hamel.
Le travailleur autonome a aussi fait part d’une perte de motivation au boulot, qui a entraîné des pertes financières.
Passé violent
Quant à Kishothman Veerasingam, il est loin d’en être à ses premiers démêlés avec la justice.
De 2013 à 2021, il a entre autres été condamné deux fois pour voies de fait graves, deux fois pour voies de fait, pour possession d’arme et pour agression armée. À cela s’ajoutent huit non-respects de conditions.
Selon un document de cour, Veerasingam a été impliqué dans des gangs de rue dans le passé, mais il a coupé les ponts après un long séjour en détention.
Le tribunal craint le risque de récidive élevé du trentenaire, considérant un diagnostic de trouble de personnalité antisociale et un problème de consommation de drogues et d’alcool.

«Devant une incapacité claire à se maîtriser depuis plusieurs années, M. Veerasingam s’est très peu mobilisé afin d’améliorer sa situation», a mentionné la juge Gauthier.
Comme Veerasingam a déjà purgé la majorité de sa peine en détention préventive, la cour a pu lui imposer une période de probation de trois ans.
Mes Éloïse Côté et Alexis Marcotte Bélanger ont piloté le dossier pour la Couronne. Me Sharon Sandiford a défendu l’accusé.
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