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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

EXTRAIT EXCLUSIF | Entrevue à l’émission «Le parloir»: un motard criminalisé affirme que s’il n’en tenait qu’à lui, il se débarrasserait des gangs de rue émergents

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Photo portrait de Guillaume Picard

Guillaume Picard

2025-10-15T18:30:00Z
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Annie-Soleil Proteau a convaincu un motard de briser la loi du silence dans le premier épisode de la deuxième saison du magazine Le parloir. Ce haut gradé affirme que la solution pour ramener l’ordre dans le milieu criminel, qui est désorganisé par les gangs de rue émergents, pourrait passer par le sang.

«Personnellement, là, je parle en mon nom, puis probablement au nom de bien des gars qui sont derrière, ça serait en les éliminant toute la gang», dit-il, le visage masqué, au cours d’une entrevue choc qui sera diffusée ce jeudi, à 21h, sur la chaîne spécialisée TÉMOIN.

Les gangs de rue émergents sont des «coquerelles qui dérangent vraiment beaucoup», poursuit-il, en reconnaissant que les codes et les méthodes ont bien changé dans le monde interlope.

PHOTO FOURNIE PAR TÉMOIN
PHOTO FOURNIE PAR TÉMOIN

«Mais la vraie solution logique, ce serait que la police lâche un petit peu les motards puis qu’ils se mettent à courir après eux autres. Parce que de venir perquisitionner tous les locaux des Hells Angels ou des autres motards pour essayer de trouver des armes pendant qu’il y en a, des armes d’assaut, de l’autre côté qui dérangent et qui tuent du monde, il est là, le problème.»

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Seule avec son caméraman, Annie-Soleil Proteau a recueilli ces propos afin de comprendre, de l’intérieur, comment se vit la lutte de pouvoir à l’heure où même la torture, empruntée aux cartels d’Amérique du Sud, vise des proches de motards pour déstabiliser ces derniers.

Le motard trouve ça «terrible que les jeunes prennent de telles façons de faire» et réfute que son organisation soit dépassée par cette violence, même s’il reconnaît qu’il est difficile de «se venger contre des enfants».

Il affirme que les motards n’«attaquent pas des gens innocents», ce à quoi Annie-Soleil Proteau lui soumet que la guerre des motards, dans les années 1990, a fait des victimes collatérales, notamment le jeune Daniel Desrochers, qui est mort dans l’explosion d’un véhicule piégé.

CAPTURE D'ÉCRAN TiRÉE DE L'ÉMISSION «LE PARLOIR» DE LA CHAÎNE TÉMOIN / AGENCE QMI
CAPTURE D'ÉCRAN TiRÉE DE L'ÉMISSION «LE PARLOIR» DE LA CHAÎNE TÉMOIN / AGENCE QMI

Annie-Soleil Proteau, qui est une fille d’Hochelaga, ne connaissait pas personnellement Daniel Desrochers, mais l’explosion est survenue à côté de son école primaire, «donc la victime aurait pu être n’importe lequel de mes amis», a-t-elle raconté à l’Agence QMI.

Elle coanime désormais l’émission Le parloir avec son ami et collègue Félix Séguin, l’animateur de J.E, en remplacement de Victoria Charlton, qui a accouché de son premier enfant. Au cours de cette nouvelle saison, dans le cadre de ses entrevues «Accès interdit», il sera aussi question de la cocaïne rose, un mélange de drogues de synthèse importé de Colombie qui pourrait créer une nouvelle vague de surdoses chez nous.

Elle interviewe aussi un proxénète «pour montrer la misère qui vient avec ça» et faire ainsi de la prévention auprès des jeunes filles et même des jeunes hommes.

Claude Poirier est de retour dans Le parloir, qui profite aussi de l’expertise de la journaliste Kathryne Lamontagne du Bureau d’enquête de Québecor et du journaliste et documentariste Simon Coutu.

Annie-Soleil Proteau porte aussi, avec Félix Séguin, la série Famille de criminel, dont on attend la confirmation pour une troisième saison qui pourrait entrer en production incessamment. 

  • Produite par ROMEO, en collaboration avec Québecor Contenu, l’émission Le parloir est coanimée par Félix Séguin et Annie-Soleil Proteau. Les 20 épisodes d’une demi-heure chacun sont une réalisation de Mathieu Baer. La première est ce jeudi 16 octobre, à 21h, sur la chaîne spécialisée TÉMOIN.
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