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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

[VIDÉO] Week-end des étoiles de la NBA: Bennedict Mathurin fait honneur à Montréal-Nord

Photo Getty Images
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Photo portrait de Benoît Rioux

Benoît Rioux

2023-02-17T17:53:31Z
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SALT LAKE CITY, Utah | Bien que le week-end des étoiles de la NBA soit haut en couleur, le plus fascinant des spectacles a eu lieu à l’abri de bien des regards, vendredi. La scène aura permis de mieux comprendre pourquoi le Québécois Bennedict Mathurin se dresse parmi les étoiles montantes du basketball.

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L’entraînement matinal des « Rising Stars » était donc terminé depuis un bon moment, au Jon M. Hunstman Center, quand la jeune vedette des Pacers de l’Indiana continuait de multiplier les paniers de la ligne des trois points. 

Bennedict Mathurin ne voulait pas quitter le gymnaste, vendredi matin, répétant les tirs des trois points.
Bennedict Mathurin ne voulait pas quitter le gymnaste, vendredi matin, répétant les tirs des trois points. Photo Benoît Rioux

De l’autre côté du terrain, Jaden Ivey, une recrue des Pistons de Detroit, enchaînait les lancers francs. Aucun des deux ne voulait délaisser le court, comme un jeu visant à savoir lequel allait partir le dernier. 

« Chaque fois que je mets mes espadrilles, je fais en sorte que je donne mon maximum et je veux être le meilleur sur le terrain », confiait justement Mathurin, plus tôt en matinée, lors d’une entrevue avec Le Journal.

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Des espadrilles spéciales

Pour ce week-end des étoiles, le Québécois de 20 ans portait justement une paire d’espadrilles spéciale. Il a ainsi rendu hommage une nouvelle fois à son défunt frère Dominique avec l’inscription « Domix World ». Ce dernier rêvait lui-même d’atteindre la NBA lorsqu’il a été happé par une voiture, il y a plus de huit ans, alors qu’il circulait avec son vélo. Cette présence parmi les meilleurs du basketball lui revenait en partie.

On aperçoit les espadrilles qu’ils portaient, vendredi, en l’honneur de son frère Dominique, décédé tragiquement il y a huit ans.
On aperçoit les espadrilles qu’ils portaient, vendredi, en l’honneur de son frère Dominique, décédé tragiquement il y a huit ans. Photo fournie par Addidas

« C’est plaisant, j’ai beaucoup de gratitude d’avoir cette opportunité, mais j’ai travaillé très fort pour en arriver là. J’ai toujours rêvé d’être du week-end des étoiles », a par ailleurs noté Mathurin, qui avait rendez-vous au Vivint Arena, en soirée, pour le mini-tournoi de trois matchs impliquant les étoiles montantes.

« Passionné et confiant »

Dans sa formation étoilée, le Québécois misait notamment sur son coéquipier des Pacers, Andrew Nembhard.

« Il est plutôt silencieux, mais il vient travailler chaque jour, c’est quelqu’un de passionné et de confiant », a qualifié Nembhard, à propos de Mathurin.

« C’est une bonne première expérience, mais dans un futur proche, j’ai bien l’intention de participer au véritable match des étoiles », a complété l’athlète originaire de Montréal-Nord.

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Concernant le week-end des étoiles de la NBA de 2024, il est justement prévu à Indianapolis, domicile des Pacers.

« Ça me donne un petit boost », a convenu le Québécois, avec un clin d’œil.

Mesurer l’excellence

Chose certaine, Mathurin n’a certainement pas volé sa présente sélection parmi les meilleurs jeunes de la NBA. Le joueur des Pacers figure au deuxième rang chez les recrues avec une moyenne de 17,2 points par match depuis le début de la saison. Seul Paolo Banchero, choisi au premier rang par le Magic d’Orlando lors du dernier repêchage, fait mieux que le Québécois (19,9 points par match). Ivey suit au troisième échelon (15,2) et tente éperdument d’améliorer ses lancers francs.

Pendant une répétition de chant

Pour ce qui est du petit jeu devant conclure l’entraînement matinal, Mathurin a également visité la ligne des lancers francs après ses tirs de l’extérieur et pris de nombreux autres lancers au panier. 

Les responsables de la NBA allaient bientôt s’impatienter... Même la répétition de l’hymne national en vue du match des célébrités, qui se déroulait vendredi après-midi, a eu lieu en présence des deux travailleurs acharnés. Sélectionné au cinquième rang du dernier repêchage, tout juste avant Mathurin, Ivey est finalement celui qui a quitté l’entraînement quelques secondes après le Québécois. Juste pour dire. 

Sans doute une façon de mesurer l’excellence. Mathurin et Ivey ont prouvé qu’ils visaient tous deux à faire partie de l’élite.

Une inspiration

S’il participe au présent week-end des étoiles à Salt Lake City, Mathurin vient briller d’une autre façon ces jours-ci, soit en apparaissant parallèlement dans une superbe vidéo signée par l’entreprise Adidas.

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Le joueur des Pacers a lui-même partagé la vidéo sur son compte Twitter. Sa sœur Jennifer, qui est d’ailleurs présente en Utah, y fait la narration dans un hommage bien senti à la communauté de Montréal-Nord.

« Tu as toujours voulu être le meilleur et pensé que tu peux accomplir n’importe quoi, entend-on. C’est vraiment inspirant. Pas juste pour moi, pour la communauté de Montréal-Nord, pour la communauté haïtienne et surtout pour des jeunes qui te suivent et t’admirent. »  

Le numéro 00 veut avant tout être un modèle d’effort 

Bennedict Mathurin a rencontré les médias, vendredi, au Jon M. Huntsman Center de Salt Lake City, avant l’entraînement matinal des Rising Stars de la NBA.
Bennedict Mathurin a rencontré les médias, vendredi, au Jon M. Huntsman Center de Salt Lake City, avant l’entraînement matinal des Rising Stars de la NBA. Photo Benoît Rioux

SALT LAKE CITY, Utah | Le numéro 00 n’aura jamais été aussi populaire au Québec. Du moins, le dossard de Bennedict Mathurin gagne en popularité dans la Belle Province.

« J’en ai entendu parler un peu, c’est fantastique, a mentionné le joueur des Pacers, vendredi, dans le cadre du week-end des étoiles qui se tient à Salt Lake City. Je me sens privilégié d’être ici, mais c’est une question d’opportunité. Il faut savoir se mettre dans cette position. Je veux que les jeunes me regardent en sachant qu’ils doivent travailler suffisamment fort afin de pouvoir y arriver. »

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Mathurin était devenu le Québécois sélectionné le plus tôt de l’histoire en étant repêché sixième au total par les Pacers en juin dernier. Depuis, ils sont en effet nombreux à applaudir les prouesses de Mathurin à titre de recrue dans la NBA. 

« Je suis fier de Bennedict, mais je suis surtout fier de l’évolution de tout ce qui concerne le basketball au Québec, a indiqué Nelson Ossé, qui a grandement contribué au développement du Montréalais, à titre de directeur de l’organisation des Knights de Parc-Extension. Il y a 15 ou 20 ans, si un jeune d’ici parlait de son rêve d’atteindre la NBA, on lui disait de demeurer réaliste. Aujourd’hui, avec des gars comme Chris Boucher, Luguentz [Dort] et Bennedict, ça devient possible et réel. »

« Le message que ça envoie, c’est que peu importe ton parcours, tout est possible avec le travail, a continué l’homme de basketball montréalais. Le talent est important, mais tu n’y arrives pas sans mettre les efforts. »

C’est justement le message principal que véhiculait Mathurin, vendredi, à Salt Lake City.

Sortir de la moyenne

Alejandro Hasbani, directeur technique chez Basketball Québec, souligne à son tour la personnalité de Mathurin, tout en reconnaissant cet impact positif qu’il crée sur les jeunes.

« C’est un athlète spécial, un compétiteur. Il se donne à 110 % dans tout et il aime sortir de la moyenne, a affirmé Hasbani, qui avait pour sa part contribué en facilitant l’accès de Mathurin à l’Académie de la NBA au Mexique. Il a une personnalité attirante pour les jeunes et c’est un meneur capable de transmettre sa passion. »

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Le prochain à suivre les traces ? 

À propos des maillots à l’effigie de Mathurin, Hasbani raconte avoir souri en remarquant des jeunes d’une équipe de mini-basket, lors d’un tournoi disputé sur la Rive-Sud de Montréal, qui avaient conçu leurs propres jerseys. Le nom du joueur et le numéro « 00 » étaient alors écrits à la main.

En attendant que les plus jeunes poussent, Hasbani a tenu à souligner qu’Olivier-Maxence Prosper, qui fréquente actuellement l’Université Marquette, dans la NCAA, sera probablement le prochain à suivre les traces de son bon ami Mathurin.

Dans le calepin... 

  • Bennedict Mathurin et sa famille ont uni leurs forces à celles d’Adidas pour offrir un don significatif de 10 000 $ à l’école primaire Adélard-Desrosiers, située à Montréal-Nord. Cela permettra d’améliorer le programme d’éducation physique en place. Des chandails produits en édition limitée à l’effigie de Mathurin ont également été offerts à l’équipe de basketball de son ancienne école.
  • La NBA présentait, vendredi, un match des célébrités au Jon M. Huntsman Center. Le baseball majeur était notamment représenté par le retraité Albert Pujols et, à titre d’entraîneur adjoint d’une équipe, Alex Bregman.  
  • Le Vivint Arena est situé à l’intersection de John Stockton Drive et de Karl Malone Drive, du nom des deux grandes vedettes ayant marqué les années 1990 dans l’uniforme du Jazz de l’Utah. De quoi rendre nostalgique ? 
  • Au programme ce week-end : la spectaculaire soirée du samedi avec le concours d’habiletés, dont les « dunks », de même que la pièce de résistance, soit le match avec les plus grandes vedettes du basketball, dimanche.  
  • Comme dévoilé vendredi après-midi, voici quelques finalistes pour être intronisés au Temple de la renommée du basketball en 2023 : Dirk Nowitzki, Dwyane Wade, Pau Gasol, Tony Parker et l’entraîneur Gregg Popovich.
  • Questionné sur le nombre de points qu’il rêve de marquer en un seul match de la NBA au cours de sa carrière, Bennedict Mathurin a d’abord répondu 100 à un collègue journaliste, ce qui représente l’ultime record de Wilt Chamberlain. Le Québécois a ensuite indiqué viser, plus sérieusement, un match de 70 points.
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