Victoire péquiste dans Arthabaska: le PQ «renaît», la CAQ «s’effondre»

La victoire du candidat péquiste Alex Boissonneault dans Arthabaska, lundi soir, donne l’impulsion nécessaire au parti de Paul St-Pierre Plamondon jusqu’aux prochains scrutins provinciaux, estime Mathieu Bock-Côté.

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«On est passé d’un parti qui était au seuil de la mort, aux soins palliatifs, à un parti qui renaît et qui, l’an prochain, a de très bonnes chances de remporter les élections», a déclaré le chroniqueur au terme de ce troisième gain péquiste consécutif dans une élection partielle.

«Au Québec, quand il y a deux partis nationalistes, il y en a un de trop. Le vote bleu, le vote nationaliste, vient de passer au PQ», a-t-il déclaré, évoquant «l’effondrement de la CAQ», battue lors d’une quatrième partielle consécutive.

Selon le sondeur Jean-Marc Léger, «les prochaines semaines vont être dures pour la CAQ», d’autant plus que le parti de François Legault est «en recul de 45% de ses voix par rapport à la dernière élection».

Celui-ci rappelle toutefois que le premier ministre, qui contrôle l’agenda politique et qui possède toujours une forte majorité à l’Assemblée nationale, ne doit pas être immédiatement compté pour battu. «La politique, ça peut tellement changer vite. Robert Bourassa disait: “Il n’y a rien de plus vieux que le dernier sondage”», nuance-t-il.

À l’inverse, la «très grande victoire» du PQ représente «l’élan qu’il lui fallait jusqu’à l’élection». Reste à mesurer son effet sur les prochains sondages: «Après la partielle dans Jean-Talon, le PQ a grimpé de 9% dans les sondages. Après Terrebonne, il a avancé de 3%. On va mesurer dans les prochains jours si la victoire dans Arthabaska a un effet direct sur les résultats nationaux», a-t-il déclaré.

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Coup dur pour Duhaime

Le résultat dans Arthabaska marque également un lourd revers pour le chef conservateur Éric Duhaime, devancé de plus de 10% des voix par Alex Boissonneault. Celui-ci espérait rafler cette partielle pour devenir le premier des siens à siéger à l’Assemblée nationale. 

Selon l’analyste politique Marc-André Leclerc, cette défaite soulèvera des questions au sein du Parti conservateur du Québec: «Dans quelle circonscription M. Duhaime va-t-il se présenter en 2026? Va-t-il y avoir de la grogne chez les militants conservateurs qui rêvaient à une victoire ce soir»?

Quant au Parti libéral du Québec, qui a décroché un peu plus de 9% du vote populaire derrière les péquistes et les conservateurs, soit près du triple par rapport à 2022 (3,76%), «aucun effet Pablo Rodriguez» ne s’est fait sentir, selon M. Bock-Côté.

«Ce parti a un examen de conscience à faire pour savoir comment reconnecter avec le Québec francophone», a-t-il ajouté.

Bien que «l’année électorale à venir ne s’annonce pas facile pour le PQ», le chroniqueur souligne que le parti de Paul St-Pierre Plamondon avance désormais sans complexe sur son option souverainiste. «On n’avait pas vu un PQ aussi décomplexé sur sa position fondamentale depuis Jacques Parizeau, à bien des égards. Nous y sommes aujourd’hui, comme quoi la patience peut servir en politique».