Victime d’un conjoint violent: une femme met en garde les victimes de violence conjugale
Katia Laflamme | TVA Nouvelles
Une jeune femme du Bas-Saint-Laurent qui a vécu pendant trois ans avec un conjoint violent, contrôlant et abuseur souhaite mettre en garde les victimes de violence conjugale.
Après avoir vécu l’enfer pendant trois ans, elle souhaite faire passer un message d'espoir qu'il est possible de s'en sortir après avoir dénoncé son agresseur.
Chantal* (nom fictif) s’est confiée à TVA Nouvelles.
Son ex-conjoint, Carl Roy, purge présentement une longue peine pour une multitude de condamnations, passant de l'agression sexuelle, à leurre d'enfant, voies de fait, mais aussi de proxénétisme sur des victimes du Bas-Saint-Laurent et de la Mauricie.
Chantal a raconté que leur relation a débuté normalement, mais que les choses ont rapidement pris une tournure inquiétante.
«Il y a eu une lune de miel, après ça, ça a été l’enfer, il a commencé à avoir le contrôle sur moi, l’isolement, je n’avais plus accès à ma famille, plus accès à mes amis, c’était le dénigrement», a-t-elle expliqué.
Son agresseur la droguait à son insu et lui faisait subir plusieurs sévices par la suite. Elle a réalisé le stratagème après avoir installé une caméra de surveillance chez elle.
«Je perdais souvent la mappe, je n’étais pas tout le temps consciente, je dormais beaucoup, même des fois je dormais dans mon bain depuis la veille», a-t-elle souligné.
Elle parle aujourd'hui pour mettre en garde les autres femmes, mais aussi pour les encourager à porter plainte contre un conjoint violent.
Selon l'Institut de la statistique du Québec, 40 % des Québécoises de 18 ans et plus qui ont déjà été dans une relation intime ou amoureuse ont vécu au moins un acte de violence entre partenaires intimes au cours de leur vie, ce qui représente environ 1 329 500 femmes.
«Au final on se sent mieux après, on se sent libéré, moi ça n’a pas été facile, j’ai passé par pleins d’étapes avant d’être capable et d’aller jusqu’au bout», a avoué Chantal.
Elle croit aussi que toutes les victimes peuvent trouver le courage de dénoncer.
«Si moi j’ai été capable de le faire, peu importe le moyen que j’ai pris pour le faire et réussir, je pense que n’importe quelle femme est capable», a-t-elle conclu.