Vettel: «Mon opinion est que je n’irai pas»
Vers un boycott du Grand Prix de Russie de Formule 1 prévu en septembre ?


Louis Butcher
Si les pilotes et écuries de Formule 1 ont complété leur deuxième journée d’essais hivernaux en prévision de la nouvelle saison qui s’amorcera à Bahreïn le 20 mars prochain, c’est plutôt l’opération militaire russe qui a alimenté jeudi les discussions dans le paddock du circuit de Barcelone-Catalogne.
• À lire aussi: Situation précaire pour l’écurie américaine Haas
Les chronos inscrits par chacun n’avaient, somme toute, guère de signification lorsque le drapeau à damier a été agité en fin d’après-midi.
Pendant que les intervenants de la F1 se préoccupaient du comportement des nouvelles monoplaces, des gens, au cœur d’une guerre en Ukraine, craignaient pour leur vie. Actuellement, le sport n’a aucune importance.
Sebastian Vettel, pilote titulaire de l’écurie Aston dirigée par le Montréalais Lawrence Stroll, est l’un de ceux qui ont pris position en affirmant que son idée était faite et qu’il boycottera le Grand Prix de Russie si cette escale, prévue le 25 septembre, est maintenue au calendrier de la saison 2022.
« J’ai appris la nouvelle à mon réveil et c’est horrible de voir ce qui se passe, a déclaré le quadruple champion du monde et l’un des directeurs de l’Association des pilotes de F1 (GPDA). Mon opinion personnelle est que je ne devrais pas y aller et je n’irai pas, a-t-il souligné. Je pense que ma décision est déjà prise. Ce n’est vraiment pas une bonne idée d’aller courir à Sotchi. »
« Je suis tellement choqué, a-t-il poursuivi, et désolé pour les personnes innocentes qui perdent la vie, qui sont tuées pour des raisons stupides et une gouvernance étrange et folle. »
Verstappen et Alonso aussi
Quoique moins virulent dans ses commentaires, Max Verstappen ne justifie pas, lui non plus, une présence du cirque de la F1 en Russie.
« Quand un pays est en guerre, a affirmé le champion du monde en titre, il n’est pas correct d’y organiser une course. »
Fernando Alonso a emboîté le pas : « Nous avons une course en Russie en septembre et il ne serait pas logique pour nous d’y aller », a relaté l’Espagnol.
On ne voit pas non plus comment Lewis Hamilton accepterait de courir en Russie, lui qui s’est impliqué dans des causes humanitaires au cours des récentes années. Ces quatre champions du monde vont assurément profiter de leur notoriété et de leur influence pour convaincre leurs pairs de faire l’impasse sur le GP de Russie. La Turquie serait déjà disposée à prendre la relève.
Un seul des 20 engagés a exprimé le souhait de courir à Sotchi. Vous l’aurez deviné, c’est le Russe Nikita Mazepin dont le père, Dmitry, est le principal bailleur de fonds de l’écurie Haas.
Réunion de crise
Jeudi soir, le président et directeur général de la Formule 1, Stefano Domenicali, a convoqué les directeurs des 10 écuries à une réunion de crise pour discuter de la situation et des gestes à poser. L’avenir du Grand Prix de Russie a été le premier sujet à l’ordre du jour.
Aucune information n’a toutefois été communiquée sur la teneur des discussions. On en saura davantage vendredi.