Vestiges de la tempête «Debby»: du jamais vu dans les Hautes-Laurentides
Les résidents s'affairent désormais à reconstruire les nombreuses routes touchées


Camille Payant
NOMININGUE | C’est opération nettoyage et reconstruction pour des centaines de résidents des Hautes-Laurentides, frappés de plein fouet par la tempête historique qui s’est abattue sur le Québec vendredi.
«C’est le pire des pires, je n’ai jamais vu ça en 31 ans», estime Richard Lemieux, 42 ans, dont la résidence borde la rivière Saguay, à Nominingue.

Vendredi, le cours d’eau est sorti de son lit rapidement, inondant ainsi de plusieurs pieds son vaste terrain boisé, sa remise et son sous-sol.

Un ponceau de la route 321 a même cédé sous la force du courant, laissant un immense trou béant au milieu de la route provinciale.
«C’était extrême comme pluie, l’eau passait par-dessus la route. Il y en avait jusqu’à la hauteur du panneau “Arrêt”», illustre M. Lemieux, qui possède chez lui un atelier de sculptures de bois.

«J’ai un ours qui s’est ramassé chez la voisine, la niche du chien a été déplacée de plusieurs pieds, un frigo extérieur s’est ramassé au milieu du terrain...», énumère l’homme de 42 ans en regardant toute la boue qui s’est accumulée sur son terrain.
Routes endommagées
Au plus fort de la tempête, pas moins de 22 routes ont dû être fermées à Nominingue seulement, une situation «catastrophique» qui a forcé la mairesse Francine Létourneau à décréter les mesures d’urgence.

«C’était incroyable, l’eau venait de partout. Des centaines de personnes se sont retrouvées enclavées», explique-t-elle en pointant sur une carte les quartiers critiques de la municipalité qui compte pas moins de 100 lacs.
Les municipalités voisines de Rivière-Rouge et de La Macaza ont aussi dû déclarer l’état d’urgence en raison des fortes pluies.
Éric Bélair est actuellement coincé à son chalet aux abords du lac Chaud en raison de l’affaissement de la seule voie le reliant aux chemins principaux.
«Les routes ont été emportées sur sept, huit mètres de large, l’eau est descendue des montagnes et a tout lavé sur le passage», explique-t-il.
Ceux qui souhaitent être évacués de leur résidence peuvent être transportés en bateau par des pompiers volontaires venus leur prêter main-forte.
«Les Hautes-Laurentides ont été durement touchées, il n’y a que très peu de routes qui n’ont pas eu de dommages», souligne Éric Doneys, conseiller en sécurité civile pour les Laurentides et Lanaudière, qui parle lui aussi d’une situation jamais vue.
Amélioration
La situation s’améliore toutefois d’heure en heure, grâce au soleil et aux bénévoles qui sont venus donner un coup de main aux employés des travaux publics afin de rétablir l’état des routes.
Aux abords du petit lac Nominingue, la pluie a transformé le chemin des Carouges en véritable rivière. Samedi après-midi, Érick Proïetti s’affairait avec sa pelle mécanique à remettre la rue en état.

«Ce matin, ça faisait dur», estime l’employé d’une entreprise de recyclage d’une municipalité voisine appelé en renfort.
À Nominingue seulement, les travaux qui devront être effectués dans les prochaines semaines afin de remettre en ordre le réseau routier sont évalués à plus d’un million de dollars.
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