Vers une vision «identitaire» et «autonomiste» au Parti conservateur du Québec?

Gabriel Côté
Des proches d'Éric Duhaime militent pour que le Parti conservateur prenne un virage plus autonomiste et identitaire. Cet éventuel changement de position ne fait pas l’unanimité à l'interne et se retrouvera au coeur des discussions du parti dans les prochains mois.
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Des membres influents estiment que l’adoption d’une posture plus nationaliste est nécessaire si le parti veut continuer de croître, tout en admettant que sortir de l’ambiguïté causera inéluctablement des tensions dans les rangs conservateurs.
«Si on survit dans les prochaines années, je pense qu’on va être le parti où il va y avoir le plus de débats de ce type-là. Il va toujours y avoir des fédéralistes qui sont proches du Parti conservateur du Canada, et d’un autre côté, il va y avoir aussi des plus nationalistes, voire des souverainistes», a expliqué une source faisant pression pour un changement de cap, et qui a souhaité ne pas être identifiée.
- Écoutez l'entrevue avec Éric Duhaime à l’émission de Richard Martineau via QUB radio :
Un autre membre de l’organisation conservatrice milite pour que les conservateurs «affirment leur volonté autonomiste» en s’inspirant de l’ADQ de Mario Dumont entre 2003 et 2007. Il considère d’ailleurs que le parti gagnerait à s’inspirer du projet de loi sur la souveraineté de l’Alberta, qui donnerait à la province le pouvoir de suspendre l’application de lois fédérales.
«C’est ça, être plus autonomiste : ne pas avoir peur d’aller dans cette direction-là», a-t-il soufflé.
Cette opinion n’est pas partagée par tout le monde au sein du parti. Le président de la commission politique du PCQ, le Dr Karim Elayoubi, est d'avis que la formation politique est déjà autonomiste. «On est un parti autonomiste. Ça, M. Duhaime l’a dit, on veut que le Québec ait la plus grande autonomie possible au sein du Canada. C’est clair, net et précis», a lancé le président, en prenant bien le soin d’ajouter «[qu’]on n’est pas un parti souverainiste».
Par ailleurs, cette profession de foi autonomiste ne s’accompagne pas chez Karim Elayoubi du même enthousiasme que certains de ses collègues pour le projet de loi albertain. «Beaucoup d’aspects méritent d’être évalués en détail, et il faut également créer un comité aviseur, avec des gens qui ont une expertise plus pointue dans le domaine, pour regarder également sur le plan constitutionnel quels sont les impacts», a-t-il nuancé.
Pour ces raisons, M. Elayoubi remarque qu’il est encore trop tôt pour savoir comment les conservateurs vont se positionner sur les enjeux concernant la langue, l’immigration et la place du Québec dans le Canada.
«Il faut se poser la question, il faut peser les pour et les contre, il faut regarder la volonté du chef également», a-t-il dit avant d’ajouter qu’un «comité aviseur» sera formé pour aider le parti à formuler des positions éclairées dans ces dossiers.
Les membres du PCQ doivent se réunir ce samedi en conseil général à Drummondville.
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