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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Vers une police de plus en plus diversifiée

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Louis-Antoine Lemire | Agence QMI

2022-03-03T17:15:19Z
2022-03-03T21:08:57Z
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La proportion d’apprentis policiers issus des minorités visibles, ethniques et autochtones à l’École nationale de police du Québec (ENPQ) de Nicolet est en nette augmentation et laisse entrevoir une plus grande diversité dans la profession. 

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Leur pourcentage est passé de 5,1 % en 2014-2015, à 14,9 % en 2020-2021. 

«Cette hausse se maintient dans le temps, c’est très positif», a indiqué en entrevue la responsable des communications à l’ENPQ, Véronique Brunet. 

Des efforts sont effectués par l’ENPQ afin d’attirer les minorités. Des 108 places supplémentaires offertes à Nicolet, 90 d’entre elles seront spécifiquement dédiées aux gens issus de l’attestation diversité. 

Véronique Brunet
Véronique Brunet PHOTO COURTOISIE

Répondre à une demande   

Questionnée à savoir si le fait de réserver des places pour les minorités visibles ou ethniques désavantage les élèves blancs, Mme Brunet stipule que l’ENPQ répond aux besoins des organisations policières que ce soit en nombre de diplômés ou en profil de futurs policiers. 

«Le rapport du comité de consultations sur les réalités policières rapportait qu’il y avait une demande pour avoir une meilleure représentativité des minorités visibles et ethniques. Nous travaillons de concert avec nos partenaires afin de leur offrir un profil de finissants répondant à leurs attentes.» 

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Le programme de l’ENQP est en constante évolution afin de se coller à la réalité sociale du Québec. D’ailleurs, les policiers font face à de nouveaux défis en 2022. « Il y a plus d’interventions en lien avec les problématiques de santé mentale. Elles sont moins liées aux interventions en lien avec la répression du crime », a soutenu Mme Brunet. 

Ces défis ont convaincu Lamiae Ouarab, une jeune femme d’origine marocaine et finissante au Cégep Garneau de Québec, d’étudier en techniques policières. 

«Le métier est davantage orienté vers la relation d’aide. Les policiers ont un impact positif au sein de la population. Cela m’a donné le goût de me diriger dans ce domaine», a dit celle qui aimerait être enquêtrice en lien avec les dossiers d’agressions sexuelles. 

L’apprentie policière, qui complètera sa formation à l'ENPQ après son passage au Cégep Garneau, espère aussi être un modèle pour les minorités qui souhaitent joindre les forces de l’ordre. Elle croit en outre que la présence accrue de minorités dans la police facilitera les opérations. «Certaines interventions sont plus difficiles en raison des barrières de langues ou de cultures. Ça améliorera le lien avec les différentes communautés.» 

Luis-Bruno Morin, un Québécois d’origine péruvienne, abonde dans le même sens. L’étudiant de 29 ans, pour sa part actuellement à l’ENPQ, réalise que le Québec accueille beaucoup de gens de différentes cultures et que d’avoir différents visages au sein des forces de l’ordre ne peut être que positif. «Un citoyen d’origine d’un autre pays sera plus confortable de discuter avec quelqu’un qui lui ressemble lors d’une intervention, soutient-il. Le métier de policier n’a pas toujours bonne presse, mais c’est vraiment un bel emploi et j’incite les minorités à ne pas hésiter à s’y inscrire.» 

Un pas dans la bonne direction     

Max Stanley Bazin
Max Stanley Bazin PHOTO COURTOISIE

Le président de la Ligue des Noirs du Québec, Max Stanley Bazin, voit d’un très bon œil cette augmentation de la représentativité à l’École nationale de police, estimant toutefois que les cibles ne sont pas nécessairement atteintes. 

«Je serais très étonné que ce pourcentage représente vraiment la population immigrante du Québec en ce moment.» 

M. Bazin soutient que la représentativité doit correspondre à la réalité particulière des corps de police desservis. 

«Si une personne est dans une région où il y a un certain nombre de minorités, il est tout à fait logique et normal de s’attendre à ce que ces individus puissent se reconnaître auprès des forces de l’ordre», croit Max Stanley Bazin, ajoutant que, selon lui, la collaboration entre citoyens et policiers est plus facile dans ces circonstances.

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