Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Vérification des contenus dans X: les notes de contexte pour les utilisateurs semblent inefficaces

Photo AFP
Partager

AFP

2025-07-10T11:35:50Z
Partager

Présentées comme une alternative à la vérification des contenus (fact-checking), les notes de contexte proposées par les utilisateurs de X semblent inefficaces pour lutter contre la désinformation dans internet, selon une nouvelle étude américaine.

• À lire aussi: La directrice générale du réseau social X, Linda Yaccarino, quitte son poste

• À lire aussi: «Une fin très troublante»: la cheffe de cabinet de Trump revient sur les tensions avec Elon Musk

• À lire aussi: Éloge de Hitler et injures: l’IA Grok enchaîne les polémiques après une mise à jour

Plus de 90% de ces notes de contexte ne sont en effet jamais publiées dans X, indique cette enquête publiée mercredi par l’ONG américaine Digital Democracy Institute of the Americas (DDIA, Institut pour la démocratie numérique des Amériques). Un constat qui risque de relancer les critiques sur le retrait de plusieurs réseaux sociaux de la modération et de la vérification des contenus, comme annoncé par Meta en janvier dernier.

Dans X, les utilisateurs peuvent depuis plusieurs années proposer, sous une publication, un commentaire ou une «community note», pour ajouter du contexte ou signaler une erreur factuelle.

C’est ensuite aux autres utilisateurs, par un système de vote, de dire s’ils considèrent ce commentaire utile ou non. Si suffisamment de personnes votent en sa faveur, la note est rendue visible pour l’ensemble des internautes sous de la publication d’origine.

Publicité

En étudiant 1,76 million de ces notes proposées entre janvier 2021 et mars 2025, le DDIA a conclu que «la vaste majorité des notes soumises – plus de 90% – ne parviennent jamais au public».

Encore trop lent

«Pour un système promu comme rapide, facile à diffuser et transparent, ces chiffres devraient soulever de graves inquiétudes», souligne l’ONG américaine dans son étude.

En 2023, 9,5% des notes soumises en anglais étaient publiées, contre seulement 4,9% début 2025, selon elle. La dynamique est cependant inverse pour les notes en langue espagnole (3,6% en 2023, 7,1% en 2025).

Une grande partie des notes qui restent non publiées le sont par manque de consensus lors de la phase de vote, tandis que d’autres ne sont même jamais proposées au vote, explique l’étude.

L’augmentation du nombre de notes semble provoquer un «goulot d’étranglement» pour leur visibilité, «spécialement en anglais», souligne l’enquête, estimant que «de nombreuses notes restent perdues dans les limbes, invisibles et non évaluées» par d’autres.

Les enquêteurs du DDIA ont aussi montré que le plus gros fournisseur de notes en anglais n’est pas un être humain, mais un robot conçu pour signaler les arnaques sur les cryptomonnaies, qui a soumis plus de 43 000 notes entre 2021 et mars 2025. Seules 3,1% de ces notes ont été publiées.

Dans l’étude, on a cependant relevé du progrès dans le délai nécessaire pour qu’une note soit mise en ligne, passant d’une moyenne de plus de 100 jours en 2022 à 14 jours en 2025.

TikTok et Meta aussi

Ces «community notes», lancées par X sous la direction de Linda Yaccarino (qui a démissionné mercredi), sont désormais envisagées par les concurrents TikTok et Meta.

Le patron de Meta, Mark Zuckerberg a annoncé en janvier mettre fin à son programme de vérification des contenus par des journalistes aux États-Unis, assimilant cette pratique à de la «censure», reprenant les termes du Parti républicain au pouvoir.

Le volume de contenus nocifs, y compris haineux, a augmenté depuis lors sur ses plateformes (Facebook, Instagram, Threads...) aux États-Unis, selon une enquête publiée en juin par des organisations de défense des droits numériques et humains, notamment UltraViolet, GLAAD et All Out.

L’Union européenne, qui s’est dotée d’un texte visant à endiguer les contenus illégaux et la désinformation dans internet (le DSA), pourrait avoir bientôt à trancher sur les obligations précises des réseaux sociaux à ce sujet.

L’AFP participe, dans plus de 26 langues, à un programme de vérification des faits développé par Facebook, qui rémunère plus de 80 médias à travers le monde.

Publicité
Publicité