Vélo électrique: le port obligatoire du casque critiqué
Vélo Québec souhaite une exemption pour les services en libre-service comme Bixi ou àVélo.
Dominique Cambron-Goulet
Plusieurs cyclistes ont reçu une amende pour ne pas avoir porté de casque sur un vélo électrique, notamment en Bixi, une obligation qui est loin de faire l’unanimité.
«J’ai 60 ans et je fais du vélo depuis l’âge de 5 ans et j’ai appris à faire du vélo en faisant attention à la sécurité. Le casque, je n’en ai jamais eu besoin», affirme Antoine Sprecher.
Comme de nombreux utilisateurs des vélos en libre-service Bixi, il ne porte pas de casque, même quand il en enfourche un à assistance électrique.
«Je le sais, qu’il y a des infractions et qu’ils contrôlent plus, mais je prends la chance», indique le Montréalais.
Entre 2021 et 2023, le nombre d’amendes pour avoir enfreint l’article spécifique aux vélos électriques dans le Code de la sécurité routière a bondi de 70% à Montréal.
| Année | Infractions |
|---|---|
| 2021 | 1126 |
| 2022 | 1605 |
| 2023 | 1922 |
L’an dernier, 1922 cyclistes ont ainsi été punis car ils avaient des vélos non conformes, n’avaient pas 18 ans ou de permis de cyclomoteur, ou encore ne portaient pas de casque.
«D’habitude je n’utilise pas de vélo électrique, mais aujourd’hui, je n’en ai pas trouvé [d’autres] à la station, devant ma maison et je dois me rendre au travail, plaide Moh. Je n’ai pas de casque à la maison.»
Sans casque, Edwin Arrojo, lui, a renoncé à prendre un des 12 vélos électriques disponibles à la station du parc Père-Marquette.
Une exemption demandée
Vélo Québec est d’avis que les vélos électriques en libre-service, comme Bixi, ou àVélo à Québec, devraient être exemptés du port du casque. L’organisme compte demander cette modification réglementaire au gouvernement du Québec.
«Cette obligation n’est pas très compatible avec l’usage spontané qu’on fait d’un vélo en libre-service», juge Magali Brebonne.
Selon un sondage interne réalisé par Bixi en 2021, seulement 52% des usagers affirmaient porter un casque lors de leurs déplacements à vélo électrique.
Mme Brebonne suggère d’abaisser la vitesse maximale de ces vélos de 32 à 25 km/h pour que cela demeure sécuritaire.
«Des études montrent que les vélos limités à 25 km/h avec seulement une assistance au pédalage ne représentent pas plus de risque que les vélos classiques», dit-elle.
