Vapoteuses illégales: voici pourquoi ce sont les saveurs qui causent «le gros problème»

Le marché noir des vapoteuses gagne du terrain au Québec. Une récente saisie de plus de 3000 produits illégaux par la police de Québec soulève des doutes sur l’efficacité de l’interdiction des saveurs. Pour Michel Poulin, porte-parole du Regroupement des tabagies du Québec (RTQ), la réglementation est un échec total.

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Invité au micro d’Isabelle Maréchal, à QUB radio et télé, diffusé simultanément au 99,5 FM Montréal, Michel Poulin a rappelé que depuis un peu plus d’un an, la vente de vapoteuses aromatisées et de flacons de saveurs est interdite au Québec. Selon lui, les tabagies respectent la réglementation, mais sont désavantagées et se sentent lésées par la concurrence illégale.

Le porte-parole du RTQ plaide pour que le programme Accès Tabac soit élargi à la vapoteuse: «Ça fait partie aussi d'un produit du tabac, et ça permettrait aux villes de pouvoir intervenir beaucoup plus rapidement, faire des saisies sans problème, et même récupérer l'argent».

Il souligne par ailleurs que le problème n’est pas seulement commercial, mais aussi sanitaire. Les vapoteuses avec saveurs contiennent «une plus grande concentration de nicotine [...] donc l'addiction se développe le plus rapidement».

Même son de cloche du côté du cardiologue Dr Gilles Goulet qui précise que «les saveurs sont des molécules complexes qui ne sont pas absorbées dans le sang». 

«Elles restent dans le poumon, elles sont emmagasinées dans les cellules du poumon et vont créer un réflexe d'inflammation, l'inflammation amène une certaine cicatrice comme quand on se coupe sur la peau et à la longue, ça abîme le poumon de façon certaine», a-t-il expliqué à QUB.

Si pour lui «ce sont les saveurs qui causent le gros problème», il estime qu’il faut «un certain délai» dans l’application de la loi.

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Un outil pour arrêter de fumer?

Dr Goulet explique que «la nicotine de la cigarette et de la vapoteuse ne sont pas les tueurs au niveau cardiovasculaire, la nicotine ne tue pas, mais la fumée elle tue».

«Ce sont les produits de combustion de la cigarette qui font toutes ces milliers de toxines qui envahissent le poumon, abîment le poumon et aussi créent le mécanisme de la maladie cardiovasculaire. Il n'y a pas ces produits de combustion que vous avez dans le tabac qui fume sur une cigarette, il n'y a pas ça, il y a de la vapeur d'eau et il y a tous les ingrédients qui viennent avec, y compris la nicotine.»

Il estime que pour «les grands fumeurs qui ont essayé toutes sortes de choses pour arrêter», la cigarette électronique «est un excellent moyen d'arrêter» le tabagisme à condition que cette solution soit «temporaire».

«Le taux de succès de toutes les gommes et tout ça c'est environ 10-15%, ce n'est pas beaucoup alors que le taux de succès d'une cigarette électronique, lorsque bien utilisé sur une période maximale d'une année, c'est 70%.»

Écoutez l’entrevue complète ci-dessus.