Vanier: des citoyens craignent le bruit d’une future garderie
Ils s’inquiètent d’un projet de 72 logements sociaux qui pourrait s’implanter près de leurs édifices à condos


Stéphanie Martin
Des retraités propriétaires de condos haut de gamme dans Vanier, à Québec, sont opposés à l’implantation d’un édifice de logement social, entre autres parce qu’il inclut une garderie et qu’ils craignent le bruit causé par les enfants.
«On est à peu près 85% de la population de ces 400, 500 condos qui sont des retraités. On n’a pas d’enfants, on n’a pas de bruit, et là, ça va amener un bruit assez important. Est-ce que ça a été analysé par vous autres, ça?» a demandé un résident, Daniel Bouchard.
Il s’agit d’un des commentaires entendus lors d’une séance extraordinaire du conseil de quartier de Vanier qui a eu lieu mercredi et qui a été diffusée sur le compte YouTube de la Ville de Québec.
«C’est pas non plus une cour d’école où il y a 300 élèves en même temps», a précisé Jérôme Bouchard, conseiller en développement économique à la Ville. En garderie, «c’est des petits groupes».
Préavis favorable
Les citoyens du secteur de la rue Bourdages ont exprimé leurs inquiétudes sur le projet Les Flots tranquilles, dans le cadre d’une présentation sur le logement social, à laquelle participaient des responsables de la Ville ainsi que deux conseillères municipales. Le projet est encore en attente de financement, mais la Municipalité y a donné un avis préliminaire favorable.

Mais déjà, une pétition citoyenne de 341 noms a été déposée au conseil d’arrondissement des Rivières, en opposition au projet.
Ce dernier comprend 72 logements sociaux ainsi qu’un centre de la petite enfance (CPE) de 80 places. Il s’intégrera sur un lot vacant entre deux édifices à condos haut de gamme, situés le long de la rivière Saint-Charles.
Plusieurs citoyens ont dit craindre que la proximité de la garderie nuise à la quiétude des résidents.
Circulation
Benoit Simard, par exemple, a des inquiétudes sur les flux de circulation. «On comprend que dans Vanier, on a besoin de place en garderie, mais dans le quartier dans lequel on est, il n’y a pas d’enfant, les gens vont se déplacer en voiture pour amener les enfants en garderie.»
Les sept étages ne font pas l’unanimité, non plus alors que M. Simard a dit appréhender la perte d’une «vue magnifique» sur la Ville de Québec. Sonia Gagnon a déploré le fait que la Ville ne respecte pas le zonage actuel, qui ne permet que quatre étages et n’autorise pas de centre de la petite enfance.
La Ville peut légalement contourner le règlement de zonage. Elle plaide le besoin urgent en logements sociaux et en places en garderie. Questionnée sur l’acceptabilité sociale, la conseillère membre de l’exécutif Marie-Pierre Boucher a répondu qu’elle travaille aussi pour les futurs locataires et parents qui ont besoin d’une place pour leur enfant.
«On va travailler toutes les deux pour que le plus possible d’irritants soient enlevés» dans un éventuel projet, a souligné la conseillère du secteur et membre de l’opposition officielle, Alicia Despins.
Ce qu’ils ont dit
«Les CPE, c’est merveilleux, on en a besoin, mais il faut que ce soit proche des besoins. Nous, on a 100% de nos gens qui n’ont pas d’enfants.»
-Daniel Bouchard, résident du secteur Bourdages
«On se demande l’impact sur la sécurité, le transport, le déplacement que va entraîner le projet lui-même, et on regarde le profil démographique de notre secteur, on se dit qu’il y aurait peut-être eu des endroits plus proches des écoles.»
-Paul Allard, résident du secteur Bourdages
«L’acceptabilité sociale, je dois la considérer en fonction des gens qui sont là actuellement, mais aussi de ceux qui vont en bénéficier: les parents qui vont utiliser la garderie et les citoyens qui ont besoin de logement social et qui ont très rarement une voix.»
-Marie-Pierre Boucher, conseillère membre de l’exécutif responsable de l’Habitation
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