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Culture

Valérie Roberts se confie sur l'anxiété vécue après la naissance de sa fille

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Nathalie Slight

2024-02-07T11:00:00Z
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Dans le but d’aider d’autres mamans à traverser plus sereinement la période intense en émotions appelée «le quatrième trimestre», Valérie Roberts se confie avec beaucoup de générosité, de sensibilité et de vulnérabilité sur l’anxiété qu’elle a vécue après la naissance de sa fille, Lucie.

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Valérie, après avoir lancé le livre La blonde à papa en 2020, tu signes Post-Partum: Les hauts et les bas du quatrième trimestre. Comment t’est venue l’idée d’écrire ce livre?
Lorsque je traverse une situation riche en émotions, je désire me renseigner sur le sujet pour m’outiller, pour mieux comprendre. Quand je suis devenue belle-maman des filles de mon amoureux (le chef Martin Juneau), je n’ai trouvé aucun livre sur la beau-parentalité. J’ai donc décidé d’écrire La blonde à papa. C’est le même phénomène qui s’est produit avec mon deuxième livre. 

Que veux-tu dire?
Lorsque j’étais enceinte, on m’avait parlé du baby blues et de la dépression post-partum, mais personne ne m’avait avisée qu’après la naissance de ma fille, je pourrais vivre de l’anxiété au point d’avoir peur de m’attacher à elle, parce que j’étais persuadée qu’elle allait mourir. Je me sentais immensément coupable de ne pas triper sur ma fille parce que j’avais trop peur de la perdre. C’était tellement intense que je pensais que ce n’était pas normal, que j’étais folle. Même si j’étais bien entourée, même si papa était bienveillant, je me sentais seule au monde.

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Et qu’est-ce que tu as fait?
J’ai cherché de la documentation à ce sujet pour mettre des mots sur ce que je vivais. Je n’ai pas trouvé grand-chose sur cette période qui se nomme «le quatrième trimestre». Je me suis donc promis d’écrire un livre sur ce sujet pour aider les autres femmes qui traversent ces montagnes russes d’émotions.

Et toi, qu’est-ce qui t’a aidée?
Lorsque j’étais enceinte, ma meilleure amie m’a invitée à joindre un groupe privé de nouvelles mamans sur Facebook. J’ai donc écrit un message sur ce groupe, alors que ma fille était âgée de sept jours et que j’avais l’impression d’être dans le néant. Bien humblement, je leur ai confié que j’étais anxieuse.

Et comment ces mamans ont-elles réagi?
Les messages se sont mis à fuser de toutes parts, des trucs, des conseils, des partages d’expérience. Ça m’a fait réaliser que je n’étais pas seule dans ma situation, que d’autres femmes étaient déjà passées par là... et que ça ne durerait pas, que petit à petit, j’allais reprendre le dessus.     

Dans ton livre, tu confies, avec beaucoup de vulnérabilité, que dans les premières semaines de vie de Lucie, tu as même regretté d’avoir un enfant.
Oui, c’est vrai. C’est tabou de penser ça, et encore plus tabou de le dire ou de l’écrire, parce que dans l’imagerie populaire, avoir un enfant, c’est la plus belle affaire au monde, le miracle de la vie! Dans un monde où plusieurs couples font face à des problèmes d’infertilité, c’est un privilège de donner la vie, on ne peut pas se plaindre! C’est censé être l’ultime expérience, mais moi, je ne sentais pas que j’étais en train de vivre l’ultime expérience. Et même si c’est difficile d’en parler, il faut le faire, pour normaliser ce sentiment, pour ne pas se sentir coupable de regretter — ne serait-ce qu’une seconde — notre vie d’avant.     

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Lucie est maintenant âgée de deux ans et demi. Comment te portes-tu?
Pour être franche, j’ignore à quel point je suis sortie de ce «quatrième trimestre», mais je suis bien, plus heureuse, plus en paix. Écrire le livre Post-Partum: Les hauts et les bas du quatrième trimestre a été très thérapeutique pour moi puisque j’ai rencontré 14 femmes formidables qui m’ont raconté leur expérience. Cela dit, il me reste quand même du chemin à faire pour accepter pleinement ce que j’ai vécu. Je suis même retournée en thérapie lorsque j’étais en rédaction du livre.     

Pourquoi donc?
Lorsque je me remémore la première année de vie de mon enfant, je me sens coupable de ne pas avoir vécu pleinement ce que j’avais à vivre, d’avoir été prise dans la tristesse, dans des sentiments incontrôlables. Malgré les magnifiques moments que j’ai vécus avec elle, cette période me laisse un goût amer. Il faut que je me pardonne de m’être sentie comme ça, que je me rappelle que c’est tout à fait normal.

En terminant, parle-nous de Lucie.
Elle est merveilleuse! Je redoutais un peu l’étape du «terrible two», mais finalement, c’est bien moins pénible que ce que je pensais. (rires) J’ai déjà entendu dire qu’on fait les enfants qui nous conviennent, et clairement, cette enfant-là me convient. Je suis une maniaque de musique, et ma fille chante continuellement. Elle a une facilité à apprendre les paroles des chansons. Ces temps-ci, c’est un peu bizarre, mais elle tripe sur Un amour qui ne veut pas mourir de Renée Martel.      

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Elle a visiblement hérité de ta passion pour la musique!
En fait, c’est une passion familiale. Avec mes ados Léonie et Simone, les deux grandes filles de mon amoureux, nous sommes allés voir cet été Vulgaires Machins et l’avant-dernier spectacle des Cowboys Fringants au Festival de la poutine de Drummondville, ainsi que Les Trois Accords à l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu. J’ai hâte que Lucie soit assez grande pour nous accompagner dans de tels événements, je suis certaine qu’elle va adorer, autant que moi lorsque mon père m’amenait voir des bands rock quand j’étais enfant.

En attendant, Lucie est une grande voyageuse!
Oh que oui! Elle adore prendre l’avion, et lorsqu’on arrive à destination, elle me dit: «Oh, maman, c’est notre voiture de voyage, notre maison de voyage, mon lit de voyage.» C’est une petite fille confiante, heureuse, qui se sent bien partout!

Qu’est-ce qui t’occupe présentement?
Je suis de l’émission Debout les comiques, du lundi au vendredi à CKOI, et j’adore ça! Je suis aussi chroniqueuse culturelle au 98,5, et je suis en train de mettre la touche finale à mon balado Post-Partum: Les hauts et les bas du quatrième trimestre. Il s’agit d’un complément au livre puisque je rencontre différents spécialistes en périnatalité. Savoir que tout ce que j’ai traversé n’est pas vain, que je peux faire œuvre utile auprès de jeunes mamans en partageant mon expérience, ça me réchauffe le cœur!

Post-Partum: Les hauts et les bas du quatrième trimestre est disponible en librairie. Le balado du même nom est offert sur les plateformes de diffusion.
Debout les comiques, du lundi au vendredi, de 5h30 à 9h, à CKOI.
Elle est aussi chroniqueuse culturelle au 98,5.
 

Pour le livre Post-Partum: Les hauts et les bas du quatrième trimestre, Valérie a rencontré 14 jeunes mamans qui ont accepté de partager leur histoire, dont Léane Labrèche-Dor, Katherine Levac et Gabrielle Caron.
 

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