Valérie Plante veut faire du Vieux-Montréal le «royaume des piétons»
Audrey Sanikopoulos
Une partie du Vieux-Montréal sera rendue entièrement piétonne à partir de l'été 2024, s'est engagée la mairesse Valérie Plante.
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C'est ce qu'elle a annoncé lors de la deuxième édition du Sommet Climat Montréal, qui se tient au Grand Quai du Port de Montréal jusqu’à mercredi.
«On veut [faire] du Vieux-Montréal le royaume des piétons», a-t-elle déclaré mardi matin. «La rue Saint-Paul est déjà piétonne l'été, mais tranquillement on va aller plus loin.»
La zone réservée aux piétons n'a pas encore été délimitée. La Ville de Montréal rencontrera les commerçants dans les prochains mois avant de prendre sa décision.
La question de la livraison des restaurateurs, mais aussi de la gestion des ordures «va être un défi important», a reconnu Sophie Mauzerolle, responsable de la mobilité au comité exécutif de la Ville.
L’élue n’a pas souhaité s’engager sur la taille de la zone dédiée aux piétons, à savoir s’il s’agira de quelques rues ou de la moitié du Vieux-Montréal.
Le chef de l’opposition officielle reproche d’ailleurs à l’administration Plante d’arriver «avec une annonce sur le coin de la table».
«Prenons exemple sur l’Europe où les rues piétonnes sont annoncées en bonne et due forme sur quelques rues avec des heures ciblées», a affirmé Aref Salem.
Une décision applaudie
La piétonnisation a ravi la directrice générale de Piétons Québec, qui s’attend à un impact positif au niveau touristique.
«Les piétons s’approprient déjà beaucoup la rue [dans le Vieux-Montréal]», a souligné Sandrine Cabana-Degani. «Les trottoirs sont étroits et le design fait en sorte que naturellement les piétons vont marcher dans la rue.»
La mesure fait partie des initiatives prises par la Ville pour décarboniser les transports dans la métropole d'ici 2040.
Près de 40% des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont dues au transport au Québec, a rappelé Mme Plante.
Si cette proposition ne risque pas de réduire les GES à court terme, elle pourrait encourager les personnes à se tourner vers un mode de vie plus piéton, selon Karel Mayrand, co-président du Partenariat Climat Montréal, qui organise le Sommet.
«Les gens ne viennent plus en voiture parce que c’était infernal le trafic dans le Vieux-Montréal», a-t-il aussi fait valoir.
Hausse «préoccupante»
Les émissions de gaz à effet de serre ont d'ailleurs continué d'augmenter dans la métropole depuis 2016, mis à part en 2020 lors de la pandémie, rapportait «La Presse» en matinée.
«Oui c'est préoccupant», a admis la mairesse. «On sait qu'on était dans une bonne mouvance. Nos objectifs demeurent les mêmes».
Afin de réduire son empreinte carbone, l’administration Plante compte aller de l’avant avec son projet de réaménagement du boulevard Henri-Bourassa déjà proposé en octobre 2021. Elle souhaite y développer un réseau de transport structurant avec des voies réservées et des pistes cyclables.
«C’est un axe où il y a le plus de déplacements en autobus», a avancé Éric Alan Caldwell, président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal (STM).
Ainsi, ce projet permettrait de relier quatre grandes infrastructures de transport collectif, soit la gare Du Ruisseau du REM actuellement en construction, la station Henri-Bourassa sur la ligne orange du métro, le Service rapide par bus (SRB) Pie-IX et la future station Lacordaire du Projet structurant de l’Est, anciennement REM de l’Est.
Un premier tronçon sera modifié dès cette année entre les rues Félix-Leclerc et Miniac, dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Une autre partie du boulevard sera aussi réaménagée dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville en 2024.