Val Kilmer est décédé, le Canadien a son Iceman

Dave Lévesque
Si vous avez déjà vu le premier film Top Gun, Iceman vous a marqué. Son interprète, Val Kilmer, vient de nous quitter, mais il a un digne successeur chez le Canadien.
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«Iceman», c’est le surnom que l’on pourrait donner à Nick Suzuki tant on a l’impression que de la glace coule dans ses veines. Le capitaine du Tricolore affiche un sang-froid hors du commun, il a donc été étonnant de le voir sourire à belles dents quand il a marqué le but égalisateur à 8 secondes de la fin de la troisième période et quand il a inscrit le but victorieux en prolongation, moins de 40 secondes plus tard.
«Vous ne voyez pas vraiment toute l’étendue de la personnalité de Nick. Il est très passionné, ça lui arrive d’être émotif», a assuré Cole Caufield, qui est son partenaire de trio et qui le connaît certainement mieux que nous.
Jake Evans a été surpris de voir son coéquipier réagir comme il l’a fait étant donné sa personnalité stoïque.
«Généralement, quand il marque, il ne sourit même pas. C’est probablement la foule et la situation. Ça démontre à quel point il veut réussir pour cette équipe et cette ville.»
Grands moments
Son caractère fait en sorte que Suzuki a tendance à naturellement élever son jeu d’un ou plusieurs crans dans les grandes occasions.
Avec 27 points en 18 rencontres depuis le retour de la pause de la Confrontation des 4 nations, il pointe derrière Nikita Kucherov (29 points), Robert Thomas (28 points) et Roope Hintz (28 points) chez les meilleurs marqueurs de la LNH.
Samuel Montembeault estime que son calme lui permet de bien lire les situations sur la glace, comme sur la séquence qui a mené au but égalisateur contre les Panthers mardi.
«Dans des gros moments comme hier, il y a peut-être des joueurs qui auraient essayé un tir au filet, mais en étant aussi calme, il a eu le temps de voir que le gardien était sorti et ça lui a donné le temps d’aller de l’autre côté et de marquer un gros but.»
Meneur
Il s’en est trouvé pour remettre en question le choix de Suzuki comme capitaine du Canadien, mais, si l’on écoute ce que ses coéquipiers disent de lui, c’était le meilleur choix possible quand Shea Webber a pris sa retraite en 2022.
«Ce n’est pas le gars qui parle le plus, mais chaque jour sur la glace, en pratique ou dans un match, il mène par l’exemple. On a un groupe qui se soutient alors on ne fait que suivre son exemple», raconte Montembeault.
Juraj Slafkovsky soulève pour sa part son esprit d’équipe et son côté humain insoupçonné pour le non-initié.
«Il est toujours prêt à aider tout le monde, on peut lui parler de n’importe quoi, que ce soit de hockey ou de la vie. Il se préoccupe de tout le monde autour de lui plus que de lui-même.»
Intelligent
Encore mardi soir, Martin St-Louis a parlé de l’ordinateur de Suzuki qui était au-dessus de la moyenne, une façon de dire qu’il ne voit pas le jeu comme tout le monde.
«D’après moi, il a souvent un coup d’avance sur beaucoup de gars dans cette ligue. Avant même qu’il obtienne la rondelle, il sait où le jeu va s’ouvrir et il parvient à faire l’exécution», croit Jake Evans.
«Il est excellent des deux côtés de la patinoire, il joue en désavantage numérique, il est capable de gagner les mises au jeu importantes, ajoute Montembeault. Il est tellement patient avec la rondelle. Des fois il va avoir trois gars sur lui et il ne force pas le jeu, il n’essaie pas de se débarrasser de la rondelle et il va être capable de trouver une bonne option.»