Val-des-Sources: une entreprise spécialisée dans la transformation du magnésium en faillite
Amélie Paquette | TVA Nouvelles
Coup dur pour la communauté de Val-des-Sources, en Estrie: l'entreprise Tergeo, connue auparavant sous le nom d'Alliance Magnésium, se place à l’abri de ses créanciers.
La nouvelle a été confirmée tôt jeudi par voie de communiqué. L’entreprise se réserve d’émettre des commentaires.
L'entreprise, basée en Estrie, voyait grand. Elle voulait construire d'ici 2026 un complexe industriel pour transformer les résidus de la Mine Jeffrey en magnésium. Or, selon les documents déposés sous la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, Tergeo Minéraux Critique et les trois entités d’Alliance Magnésium doivent près de 170 millions $ à leurs créanciers. Les opérations à l’usine avaient cessé temporairement le 19 août dernier. Plusieurs dizaines d'employés avaient été mis à pied.
Investissement Québec fait partie des créanciers garantis, qui a injecté près de 40 millions$. Or, Hydro-Québec et le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie ont refusé, le 31 août dernier, la demande d'alimentation en électricité de Tergeo, qui selon les documents déposés à la Cour supérieure en dépendait pour ses négociations.
«Il faut plutôt voir ça comme une conséquence de la problématique de restructuration financière de l’entreprise. Le ministre Fitzgibbon le dit souvent, on a des dizaines de projets qui nécessitent des mégawatts d’électricité. On ne pouvait pas geler un bloc d’énergie. L’entreprise ne pouvait pas faire une vraie relance à court et moyen terme. Ça ne veut pas dire que s’il y a une relance que l’électricité ne sera pas au rendez-vous», a expliqué le député de Richmond André Bachand.
Magnola en 2003, Norsk-Hydro en 2007 : le magnésium a mené à la perte plusieurs d’entreprises par le passé. Alors, pourquoi encore injecter des sommes dans cette industrie?
«Parce que la filière magnésium, c’est une filière d’avenir, a réitéré M. Bachand, qui rappelle que les enjeux avec Norsk-Hydro étaient bien différents qu’aujourd’hui. On a besoin du magnésium pour diminuer nos GES. Le magnésium utilisé avec d’autres métaux fait en sorte qu’on réduit le poids des véhicules, donc on sauve des gaz à effet de serre.»
Concernant le dossier de Tergeo, le gouvernement se donne quelques jours pour étudier ses options d'intervention. Le député de Richmond a rappelé, en terminant, qu’il faudra des partenaires avec des liquidités importantes pour poursuivre la filière magnésium.