Vague de disparitions: 3 adolescents demeurent introuvables

L’année a bien mal débuté pour plusieurs familles québécoises, puisqu’un nombre record de disparitions d’adolescents a été signalé à un organisme qui accompagne les parents éprouvés.

Plusieurs adolescents ont disparu depuis le début de l’année. Aux quatre coins de la province, les corps policiers ont demandé l’aide de la population à plus d’une douzaine de reprises depuis janvier seulement pour retrouver ces jeunes.

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Parmi tous ceux dont les cas ont été médiatisés, au moins trois demeuraient encore introuvables en milieu de journée mardi (voir encadrés). Les disparitions rendues publiques sont celles où l’on craint le plus pour la sécurité du jeune. Il y en a beaucoup d’autres dont on n’entend jamais parler.

Pendant le premier mois de 2025, l’organisme Réseau Enfants-Retour n’a jamais eu autant de demandes d’aide que n’importe quel autre mois de janvier de son histoire.

«On ne s’en va pas dans la bonne direction. On risque d’avoir de mauvaises surprises cet été», s’alarme la directrice générale, Mélanie Aubut. Car le retour de la chaleur estivale est souvent marqué par une hausse de fugues.

Selon nos informations, plusieurs mineurs disparus résidaient dans des centres jeunesse. Nancy Audet, conférencière sur la maltraitance, pointe notamment du doigt les conditions de vie. Les jeunes y vivent entassés dans de petites chambres, parfois à une douzaine par unité.

«Il y a beaucoup d’isolement, de contention physique, de fouilles à nu. Ils ont coupé dans les programmes de stimulation. Des éducateurs m’ont écrit dans le temps des Fêtes, car ils n’avaient aucune activité à faire avec leurs jeunes», détaille celle qui a elle-même été prise en charge par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) dans son enfance.

«Après ça, on se surprend quand ils fuguent», ajoute-t-elle.

Morte de peur

De son côté, Isabelle Robidoux a du mal à manger et à dormir sans faire de cauchemars depuis que son fils Gilles Ducharme-Robidoux a disparu, il y a plus de deux semaines.

«Je suis morte de peur. Je voudrais juste qu’il m’appelle pour me dire qu’il est encore en vie», dit-elle en retenant difficilement ses larmes.

Elle a appris que son fils de 17 ans aurait planifié sa fugue. La mère a surtout peur que son ado fasse de mauvais choix «et qu’il n’y ait plus de retour en arrière possible».

Les jeunes en fugue sont grandement à risque, renchérit Nancy Audet, autrice de deux livres sur la DPJ.

«Les filles sont des cibles de choix pour les recruteurs et les proxénètes, qui profitent de leur vulnérabilité. Les garçons peuvent être recrutés par les groupes criminalisés, qui leur font faire leur sale job», explique-t-elle.

Trois ados introuvables

Yohan Lauzier

• 14 ans, Drummondville
• Disparu depuis le 30 janvier
• Mesure 1,77m (5pi10po) et pèse 58kg (130lb)
• Cheveux brun foncé et yeux bruns
• Caractéristiques: il pourrait circuler à pied dans les environs ou alors se trouver à bord d’un véhicule. De plus, il pourrait se trouver à l’extérieur de la région de Drummondville.

Victor Beaudoin

• 15 ans, Drummondville
• Disparu depuis le 30 janvier
• Mesure 1,80m (5pi11po) et pèse 68kg (150lb)
• Cheveux bruns et yeux bleus
• Caractéristiques: il pourrait circuler à pied dans les environs ou alors se trouver à bord d’un véhicule. De plus, il pourrait se trouver à l’extérieur de la région de Drummondville.

Gilles Ducharme-Robidoux

• 17 ans, Huberdeau
• Taille: 1,68m (5pi5po)
• Disparu le 26 janvier
• Mesure 1,68m (5pi5po) et pèse 59kg (130lb)
• Cheveux bruns longs et frisés, attachés en queue de cheval
• Yeux bruns
• Caractéristique: la dernière fois qu’il a été vu, il portait un manteau d’hiver vert camouflage, des pantalons noirs, des souliers noirs Nike et un sac à dos foncé avec des lignes orange. Il est possible qu’il porte maintenant un manteau d’hiver noir avec col de capuchon en poil gris.

Deux autres adolescents étaient aussi introuvables, mais au cours de la journée du 11 février, le Service de police de la Ville de Montréal a confirmé qu'ils ont été retrouvés sains et saufs.