Vaccins et dogme de la liberté de choix


Loïc Tassé
Les dirigeants républicains de la Floride veulent abolir la vaccination obligatoire pour les enfants de leur État.
Aujourd’hui, en commission sénatoriale, le secrétaire américain à la Santé, Robert Kennedy Jr., a expliqué qu’il défendait la liberté de choix face la vaccination.
C’est complètement débile.
Autant défendre la liberté de brûler des feux rouges et de provoquer des accidents mortels.
Aux États-Unis, comme ici, des parents stupides et peu instruits peuvent refuser de faire vacciner leurs enfants.
Cependant, les écoles ont le droit de refuser l’accès à leur établissement aux enfants non vaccinés.
Tout simplement parce que la négligence des parents ou leurs croyances criminelles mettent en péril non seulement la vie de leur enfant, mais aussi celle des autres enfants.
Vaccination efficace
Aux États-Unis, avant la vaccination, 140 000 enfants attrapaient chaque année la poliomyélite et 40 000 d’entre eux contractaient sa forme paralysante. Grâce à la vaccination, aucun cas de polio n’a été rapporté depuis 40 ans.
La rougeole tuait environ 500 personnes annuellement. De nos jours, plus personne ne meurt de la rougeole aux États-Unis... Sauf quelques personnes en général non vaccinées.
Ce sont des évidences qu’il est incroyable d’être obligé de rappeler en 2025.
Abolition des obligations de vaccins
Mais au nom de la liberté de choix individuelle, Kennedy et plusieurs dirigeants républicains veulent abolir les calendriers de vaccination pour les enfants.
Les vaccins cesseront donc d’être gratuits pour les enfants.
Les familles pauvres feront donc moins vacciner leurs enfants. Les fondamentalistes religieux et complotistes de tout acabit en sortiront renforcés dans leurs croyances idiotes.
Avec les années, la proportion d’enfants non vaccinés augmentera, ce qui augmentera les risques d’épidémies et qui nuira à toute la société.
Dogme puissant
Nous sommes ici face à un dogme puissant. Pour les ultralibéraux, la liberté individuelle prime sur tout le reste, y compris sur la vie des autres.
Les dogmes hyperindividualistes des républicains traversent les frontières.
C’est ce qui explique qu’au Québec et au Canada des conservateurs aient été contre la vaccination contre la COVID19, alors qu’aucun argument scientifique réel ne s’y opposait.
Aux États-Unis, des sénateurs républicains, qui sont aussi médecins, ont varlopé M. Kennedy, lors de son passage devant eux.
Ils l’ont accusé d’implanter des politiques qui nuisent à la santé publique en général et à la vaccination en particulier.
Mais Kennedy n’en a cure. Non seulement défend-il le libre-choix total, mais en plus, il a construit autour de lui un univers complotiste où les vrais experts ne sont pas les bienvenus.
En cela, il ressemble à plusieurs autres personnes que Donald Trump a nommées à des postes importants.
Pour Trump, l’idéologie et la loyauté personnelle passent avant l’expertise et la compétence.
Les gens comme Kennedy mènent les États-Unis à leur destruction. Et ils sont dangereux pour le reste du monde.