Utilisation du «Go»: l’OQLF change son fusil d’épaule

Yannick Beaudoin
Quelques mois après avoir semé la controverse en interdisant le recours au mot Go pour encourager les équipes sportives, ce qui avait conduit la STM à remplacer le slogan «Go! Canadiens Go!» par «Allez! Canadiens Allez!», l’Office québécois de la langue française (OQLF) change son fusil d’épaule.
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L’OQLF affirme désormais que l’utilisation du mot Go dans un contexte d’encouragement est désormais «partiellement légitimée», même si le mot français «Allez» demeure privilégié.
En entrevue à LCN, le directeur des communications de l’OQLF, Nicolas Trudel, a commenté le changement de cap de son organisation rapporté jeudi par Le Devoir.
Ce dernier reconnaît que la médiatisation du dossier et la demande du ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, ont amené l’OQLF à officiellement évaluer l’acceptabilité du mot Go.
«Il y a une indépendance [de l’OQLF]. On a une demande oui, mais on [la traite] dans les procédures régulières», explique M. Trudel.
L’OQLF possède depuis 2017 une politique de l’emprunt linguistique qui lui permet d’évaluer les mots en usage au Québec afin de déterminer leur acceptabilité.
«Ce sont les linguistes et les experts de l’office qui font l’analyse en s’appuyant sur divers critères ainsi que sur des recherches», indique Nicolas Trudel.
Avant la controverse du printemps dernier, le mot Go n’avait jamais été évalué dans le cadre de cette politique. Après avoir reçu une plainte en avril 2024 en lien avec l’utilisation de ce mot anglais sur les autobus de la STM, l’OQLF a néanmoins décidé de l’interdire à la société de transport.
«L’équipe qui traite les plaintes à l’Office s’était basée sur les informations qu’elle avait et le seul ouvrage de référence qui consignait le mot Go le déclarait comme un anglicisme», explique le directeur des communications de l’OQLF.
L’Office québécois de la langue française n’avait d’autre choix que de trancher puisqu’il ne pouvait attendre l’évaluation en fonction de la politique de l’emprunt linguistique, soutient Nicolas Trudel, parce que l’organisation est soumise à un délai de traitement des plaintes.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.